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Résumé

La fonction de bibliothécaire a fortement évolué ces dernières années. Ses activités étant une anticipation des actions de la recherche scientifique, en le comparant au processus de l’investigation, nous voulons qu’il les assure correctement dans la chaîne documentaire et dans un cadre performant, en vue de mieux rendre cette tâche, sans ignorer les grandes mutations scientifiques et techniques. En tant que Docteur, C.à.d. enseignant, il doit aussi assurer l’initiation à la recherche scientifique, lui qui gère les sources du savoir. Ses activités accomplies en vue de la recherche exigent la révisitation et la redynamisation de certains de ses services de routine. Ainsi, la fonction de bibliothécaire est à redécouvrir et repréciser suite à l’évolution de son statut très ignoré en milieu éducatif congolais.

Mots clés : Recherche Scientifique, Chaîne Documentaire, Bibliothécaire, Initiation
Reçu le : 15 septembre 2022.
Accepté le : 27 juin 2023.

Abstract

The profession of the librarian has evolved considerably in recent years. Since it is an anticipation of the actions of scientific research, comparing it to the process of investigation. We want it to ensure them correctly assume in the documentary chain and in an efficient framework, in order to better render this task, without ignoring major scientific and technical changes. As a Doctor; ie teacher, he must ensure the initiation to scientific research, he who manages the sources of knowledge. Its activities carried out with a view to research require the very revisiting of its classification system. Thus, the function of the librarian is to be rediscovered and clarified following of his status, which is very ignored in the Congolese educational environment.

Keywords : Scientific Research, Documentary Chain, Librarian, Initiation
Received: September 15th, 2022.
Accepted: June 27th, 2023.

Introduction

A tout niveau du processus de l’évolution de la vie intellectuelle, l’accès au savoir nécessite une initiation. En effet, son acquisition passe par la disponibilité et la présence d’un guide, d’un intermédiaire, d’un médiateur et aux sources fiables. « The half of knowledge is to know where to find knowledge » (La moitié de la connaissance est de savoir où trouver la connaissance) (Pochet, 2005 : 7). Certes, de nos jours les canaux de l’information sont multiples. Il y a des divers supports, il faut une personne attitrée, habilitée à le faire découvrir et à interpréter les contenus. Le Bibliothécaire en est ainsi « … la personne chargée de la classification, de la conservation, du développement et de la communication des ouvrages d’une bibliothèque… » (Le Dro, 2002 : 7). Sans oublier la grave mission, de l’acquisition, du traitement et de la gestion de tout support. En R.D.Congo, on trouve à l’heure actuelle des cadres formés en bibliothéconomie, des Gradués, Licenciés, porteurs des Maîtrises et Doctorats à même d’assurer efficacement la gestion des bibliothèques et d’enseigner.
Si l’activité première dans la recherche scientifique est le vécu, l’expérience quotidienne, elle s’amorce avec l’intégration de la littérature, la recherche documentaire. La recherche scientifique est saisie en tant qu’une opération par laquelle l’homme cherche à « … comprendre le monde et la société dans lesquelles il vit et depuis plusieurs siècles, c’est la recherche scientifique qui tente de répondre à ce besoin. La recherche a d’abord une dimension ‘’ culturelle’’ – connaître et comprendre la nature - mais comme elle rend possible, jusque dans ses aspects les plus fondamentaux, la maîtrise de cette nature, elle est aussi de fait, un enjeu de puissance autant que de pouvoir » (Papon "Recherche scientifique" »,

Encyclopaedia universalis consulté le 6 septembre 2022. Disponible en ligne sur: https: www.universalis.fr ).
Et, toutes les activités du bibliothécaire sont exercées en vue de faciliter cette recherche sous toutes ses formes et veiller à sa vulgarisation scientifique par son management et un vrai marketing pour la consommation de la science. Une telle démarche lui impose, par la chaîne documentaire, une véritable discipline en tant que canevas de ses activités scientifiques afin de mieux les rendre.
Il subsiste toujours des lacunes qui exigent d’énormes efforts et intervention des Directeurs et encadreurs seuls alors qu’ils relèvent aussi des attributions des bons initiateurs entre autres de la grande intervention du bibliothécaire formé. Citons l’incapacité à : l’élocution, la lecture, l’écriture, la rédaction, la dissertation, au TFC (travaux des fins d’études), au Mémoire, à la thèse, l’expérimentation, au stage, la profession et de trouver un emploi ou d’en créer. Tout cela à cause du manque de Planification et des subventions, de culture à la lecture, de la bonne initiation. Elle est souvent émaillée d’abondantes théories, avec exercices ramassés mais parfois avec des pratiques non approfondies et suivies, d’une organisation efficace bien gérée de la documentation. Il est à reconnaître que là où tout ceci est déploré, il y a aussi la part de responsabilité du bibliothécaire : certaines de ses tâches sont envoyées aux oubliettes, non exercées.
Nous soutenons avec les fibres des muscles que le travail qu’abat le bibliothécaire est une anticipation de la recherche scientifique. Ce qui revient à dire qu’il se construit autour de sa contribution efficace. Il doit en être conscient, se conformer dans sa prestation et exercer toutes ses tâches. Le public et les décideurs doivent le connaître pour en tirer profit et le promouvoir parce qu’il a fortement évolué tout comme son statut. Ce travail est le pivot de la recherche, en ce sens qu’après l’expérience personnelle, le chercheur est tenu à interroger le passé, à effectuer la revue de la littérature et se documenter ensuite… D’où, c’est avec le grand concours du bibliothécaire que la science débute, se corrobore et se consomme.
Que faire pour que le bibliothécaire, pivot central de la recherche, s’imprègne avec davantage d’efficacité de sa tâche ? Nous prenons ainsi l’audacieuse initiative de confronter la chaîne documentaire au processus de la recherche scientifique afin de la faire connaître, éveiller, éclairer et amener le bibliothécaire à se conformer régulièrement à son idéal, en réalisant toutes ses activités.
Explicitement, le plus grand objectif de cette étude fondamentale est de faire connaître la fonction de Bibliothécaire et le saut qualitatif qu’a effectué son statut sur le plan scientifique, le présenter toujours comme le potentiel initiateur et accompagnateur de la recherche scientifique.
Spécifiquement, ce travail interpelle non seulement les apprenants en formation mais aussi les décideurs et les bibliothécaires en fonction afin qu’ils assument leur tâche totalement, conformément aux normes et à la formation reçues. Cela en se référant à leur idéal : la recherche scientifique et ses exigences toujours en perpétuelles mutations ou changements, à laquelle convergent les enseignements et toutes leurs activités.
Force nous est d’examiner d’abord les grandes étapes de la recherche scientifique, d’insister sur la recherche documentaire et ensuite de nous appesantir sur les activités d’intermédiation du bibliothécaire.

I. Les grandes étapes de la recherche scientifique
1.1 Des prérequis

De prime abord, il sied de noter que le processus de la recherche scientifique est un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre. Les approches semblent multiples selon qu’on se range dans l’un ou l’autre courant et aussi selon les sciences. Partant de certaines opinions des auteurs, sans trop s’étendre sur les théories de l’initiation à la recherche scientifique et coupures épistémologiques de tous les processus particuliers des disciplines, notre initiative sera d’aligner un certain nombre d’étapes utiles qui incluent la documentation aboutissant aux résultats attendus, escomptés afin de mieux y indiquer l’apport du bibliothécaire pour plus d’attention dans ses activités, dès la collecte, l’acquisition, le traitement, la diffusion et l’accompagnement des usagers : la chaîne documentaire.
La production scientifique n’est pas une action improvisée. Elle est le résultat d’un processus de longue haleine qui plonge ses racines dans le devenir même de l’élite intellectuelle. Le travail scientifique est complexe en ses opérations, il exige une méthodologie, l’objectivité, l’abnégation, la rigueur et la cohérence en vue de frayer une issue à un malaise ou contribuer à l’élévation de la science. Le collectif des professeurs de l’Université de Kinshasa le souligne lorsqu’il soutient que « La recherche, d’une façon empirique, est un ensemble des travaux, des activités intellectuelles qui tendent à la découverte des connaissances et des nouvelles lois. Elle est, en lui ajoutant sa dimension scientifique, un procédé méthodique, rigoureux, cohérent, analytique, critique et synthétique par lequel l’humanité cherche à se connaître, se comprendre, trouver des solutions aux problèmes, difficultés qui la menacent ou à saisir le sens de la nature environnante en ses éléments constitutifs…» (Mukuna-Mutanda et alii, 2005 : 4). Les choses étant ainsi, nous regroupons les activités du processus de la recherche scientifique en trois moments : les prérequis, le tenant et l’aboutissant de la recherche scientifique.
La recherche scientifique, visée et objet de nombreux travaux au niveau supérieur, a une préparation lointaine dans la formation et l’insertion à la vie intellectuelle. Cela notamment en famille, à l’école maternelle, au primaire et au secondaire. Son ardeur s’acquiert dans l’initiation à l’écriture, la lecture, l’élocution, les premières notions de rédaction et de dissertation.
Cette formation est l’apanage à la fois des parents et des maîtres, maîtresses et enseignants. Cet élan contrôlé, évolue avec l’assiduité aux exercices et sujets sur la réalité du vécu quotidien et l’actualité. Aux contes, récitations, comptes rendus des lectures personnelles associées aux études approfondies des textes, exercices de rédaction et dissertation.

I.2. Des tenants aux aboutissants

La recherche scientifique exige la conception, la recherche et l’élaboration. Les opinions fusent à ce propos : les scientifiques s’accordent que pour le processus de la recherche, il faut connaître le terrain, élaborer sa problématique (avec le problème réel, la question centrale, l’intérêt et l’originalité) ; une attention particulière soit à porter sur ce qui est influent en ce moment, mieux le paradigme (descriptif, explicatif et compréhensif) ; la revue de la littérature, élaborer son hypothèse ou le référent ; les concepts opératoires et théoriques ; les indices, les indicateurs, les données quantitatives, qualitatives et l’instrumentation ; une méthodologie qui est soit a priori ou a posteriori ; la population ou l’échantillon, l’analyse des données, l’interprétation des résultats, la vérification des hypothèses ou référents ; la discussion des résultats et la synthèse ou conclusion en vue de la concrétisation.
Epistémologiquement, synthétisons ces démarches en soulignant que la recherche scientifique ou la composition d’une recherche « comprend trois stades : (1) l’heuristique ou la science de la recherche et de la documentation, (2) l’herméneutique ou la critique et l’analyse des données collectées et (3) la rédaction qui comprend : la composition ou le travail de construction ou de synthèse, la rédaction définitive du rapport de la recherche et la communication des résultats obtenus » (Bongo-Pasi Moke Sangol : 2020-2021).
Dans le cadre de l’élaboration des travaux scientifiques, le schéma le plus brossé est « Le sujet du travail scientifique, le promoteur ou le directeur de mémoire, le plan de travail, la recherche, l’ordre, le classement, la réflexion, la rédaction –bibliographie-, les annexes, la relecture, les érrata et les addenda » (Lenoble-Pinson, 1996 : 13) ; suivent la présentation, la défense et la soutenance.
Il est également important de souligner que l’auteur-écrivain dans sa recherche a un objectif précis, d’où il procède par: la «Consultation constante de la littérature scientifique, début de la recherche, notes de recherche en vue, d’un rapport intermédiaire, dépôt éventuel d’un brevet, participation (à un congrès, texte de la conférence dans un compte-rendu) et rédaction d’un article (article publié dans une revue conventionnelle et/ou électronique), participation à un ouvrage collectif (ouvrage collectif) ; autres rédactions (thèse, rapport), monographie et fin de la recherche...» (Pochet, 2005 : 18).
A propos de l’aboutissement de la recherche, de nombreux chercheurs se contentent de souligner uniquement l’aspect ‘’rédaction, la réalisation ou production ’’ comme visée de la recherche scientifique. La communication seule ne suffit pas, il est important de palper son impact sur sa société, son milieu. Elle doit être consommée pour modifier le vécu en termes d’emploi, spiritualité et moralité. L’aboutissement de la recherche signifie l’atteinte de son objectif premier. Or, le livre ou les découvertes seules restaient une lettre morte si elles ne répondent pas à la problématique réelle, leur raison d’être. Tenir à ce principe revient à travailler pour le développement de la société et à rendre ainsi utiles les études, ce qui est l’objectif primordial de l’Université. C’est qui revient à dire même qu’« En Afrique, la recherche universitaire dans les politiques budgétaires est dérisoire. La recherche étant un préalable au développement de la science et de la technologie, il est urgent de (ré) mettre au centre des priorités étatiques l’Université africaine. A l’heure des nouveaux défis planétaires, les milieux universitaires africains ont l’obligation de questionner leur mode de fonctionnement pour mieux répondre aux exigences du développement des espaces locaux » (Bell, 2008 : 274.). De même qu’il y a, chaque année, des milliers et des milliers des diplômés versés dans la société congolaise. Au lieu de se développer, celle-ci régresse. Ce sont des diplômes pour le chômage ? Nos études ne se concrétisent pas, quoique fouillées. Or c’est à l’Université d’orienter la vie des hommes. Les autorités attitrées ne planifient pas la recherche en vue de répondre aux exigences de la société. Ce serait de la mauvaise foi à ne pas détecter des besoins vitaux et les muer en projets qui engendreraient des emplois. La recherche se fait seulement de manière apriorique, trop théorique et par formalité. Alors que la contribution du bibliothécaire est énorme de bout en bout dans ce domaine.
Il découle de tout ce qui précède, pour nous, que la recherche scientifique débute avec la perception d’un problème concret, l’élaboration des hypothèses pouvant orienter la recherche, le rassemblement de la documentation et des instruments, l’exploitation des données, l’expérimentation des hypothèses, la communication des résultats et la concrétisation en feed-back du projet.
Aussi, insistons sur la documentation car sur à elle que le travail du bibliothécaire repose. La recherche documentaire est une étape très importante dans la recherche scientifique. La revue de la littérature en dépend largement. C’est, en d’autres termes, la documentation comprise comme « collecte et traitement permanent et systématique de l’information enregistrée permettant son stockage, sa recherche, son utilisation ou transmission ou mieux l’ensemble des documents réunis à des fins déterminées) » (Pochet, 2005 : 111) ». Il y a ici l’intervention scientifiquement de l’heuristique et l’herméneutique. Ayant la problématique comme fils conducteur, l’heuristique soutient la recherche et la documentation. Il est concrètement question de réunir les documents utiles cadrant avec sa recherche ou son sujet, sachant les diversifier : les livres, les ouvrages de collaboration, les articles des périodiques, les encyclopédies, les dictionnaires, etc. Ils serviront à élaborer sa bibliographie et sa revue de la littérature. D’où, il est recommandé de bien identifier le document par la fiche bibliographique de 125x75mm y indiquant les renseignements importants : le nom, post-noms et le prénom de l’auteur ou des auteurs, s’il y en a ; le titre complet du livre, le sous-titre, l’introduction et la traduction ; le nom de la collection ; les parties, volumes ou tomes ; l’édition, à partir de la deuxième ; le lieu d’édition ; la maison éditrice ; la date ou l’année ; le format ; le nombre des pages et l’ISBN. De sa lecture, s’élaborer des notes, des extraits, des résumés, des remarques personnelles de façon exactes, utile et complète.
Une documentation ainsi menée ne sera pas tout de suite exploitée sans la passer au crible de la raison. C’est l’opération d’herméneutique. C’est bien étudier, interpréter et critiquer sa documentation et ses données, partant des sources fiables (primaire ou secondaire) qui pourront servir à l’élaboration du travail ou l’obtention des résultats escomptés. C’est qui implique la médiation du bibliothécaire qui abat un travail de titan, pour le chercheur. Celui-ci est censé jouir d’une certaine ouverture pour une intermédiation dialectique.
En résumé, la documentation exige qu’« avant de sélectionner un outil documentaire, il est important de savoir ce que vous cherchez : 1. Partir d’une question initiale : la problématique, 2. Identifier les concepts de la question : le thème, 3. Rédiger une question documentaire (une requête) avec le vocabulaire (descripteurs et mots-clés) et les opérateurs adéquats, et bien vérifier les résultats obtenus, outil par outil : l’analyse des résultats. Dans tous les cas, il n’existe pas un seul outil qui vous donnera tous les résultats : une recherche documentaire suppose que vous utilisiez plusieurs outils, à moduler selon les étapes de votre recherche » (Bulco, « Les outils de la recherche documentaire » /en ligne/ sur www.bulco.univ-littoral.fr (consulté le 8/9/2022). Et pour nous, il faut l’intermédiation documentaire du bibliothécaire pour y parvenir.

II. Les activités du bibliothécaire en vue de la recherche scientifique

Dans les siècles passés, le bibliothécaire était un simple et veilleur de la documentation ; peu après, un technicien. De nos jours, il n’est pas seulement un technocrate mais aussi un scientifique complet. C’est pourquoi, sa formation en bibliothéconomie prend deux orientations : l’Ecole de bibliothéconomie et les cycles complets du cursus universitaire. L’école élève le niveau des commis bibliothécaires sans diplômes universitaires. Il y a pour la formation des spécialistes le graduat, la Licensc, la Maîtrise et le Doctorat. Tout bascule actuellement en L.M.D. en RDC. En outre, il importe de signaler également que « le métier moderne de bibliothécaire présente aujourd’hui les différentes caractéristiques suivantes : il a fortement évolué, il fait appel aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (informatique, Internet, documents électroniques, supports multimédias, les réseaux sociaux, applications, logiciels, etc.), il exige une solide formation et des qualités précises (ordre, méthode, rigueur, sens de l’organisation, sens de la communication interpersonnelle, etc.) . La formation au métier de bibliothécaire s’articule autour des cinq axes principaux suivants : Une bonne culture générale et polyvalente, une formation des techniques de gestion documentaire, une formation informatique, une formation des langues étrangères (surtout de l’anglais) et une formation pratique » (Ziakwau Buna, 2010-2011). Il exige une ouverture aux autres disciplines, notamment en marketing et management.
Tel que vous pouvez le remarquer, le bibliothécaire n’est plus un « travailleur ordinaire » mais il est devenu un lettré spécialiste. Pour en avoir le coeur net, la synthèse des activités intellectuelles du bibliothécaire formé, mieux le circuit du document ou la chaîne documentaire, en dehors de l’administration ordinaire et de routine, est : « Enquête de besoins auprès des utilisateurs et leur analyse, recueil des demandes des utilisateurs, acquisitions des documents (Fonction entrée), repérage et sélection des documents à partir des sources d’information commande des documents (librairies, agences d’abonnements), réception, vérification, paiement ; traitement matériel (fonction traitement 1) enregistrement, estampillage, étiquetage, équipement, système antivol ; traitement intellectuel (fonction traitement 2), catalogage, cotation, classement, lecture documentaire-Analyse, Indexation à partir de thesaurus, de listes d’autorité, résumé (indicatif, informatif) ; diffusion de l’information (fonction sortie) ; Mise à disposition des documents : services (prêt de documents, reprographie…), produits élémentaires d’information (guide, liste d’acquisition…) ; produits élaborés (recherche documentaire, panorama de presse, dossier documentaire, bibliographie, synthèse documentaire…) et Utilisateurs » (Accart et Rethy, 2003 : 155). Notons que le classement a pour objectif second le stockage ou la conservation, le premier étant la recherche scientifique soulignée plus haut dans tout domaine, avec un haut niveau d’esprit critique du document. Tout n’est pas livre, par exemple. C’est l’un des côtés positifs qu’il faut rappeler au bibliothécaire pour la scientificité de sa fonction dans une interdisciplinarité tout en restant lui-même. De façon détaillée, il s’agit de l’analyse des besoins, de la recherche des sources, de l’acquisition, la sélection, l’enregistrement, la description bibliographique, de l’analyse qui a deux grandes actions : l’indexation et la condensation, le stockage avec l’intervention du classement des documents tout comme la mémorisation de l’information. Aujourd’hui, avec la numérisation tout devient plus pratique. Le contrôle boucle la boucle et replonge à la même opération cyclique. Le bibliothécaire évalue régulièrement son fonds et effectue le désherbage afin d’être à la hauteur de poursuivre son idéal : la recherche scientifique.

III. Pour une redécouverte du rôle du bibliothécaire dans la recherche scientifique

A tous les niveaux, le bibliothécaire assume une fonction transversale pour la recherche scientifique, dans les meilleures conditions de travail. Il en est le pilier par les activités de la chaîne documentaire qu’il faut amender en y intégrant la gestion effective des thèmes, protocoles des recherches parachever par l’initiation à la recherche au milieu des grands travaux d’accueil et d’orientation. « Par ailleurs, le monde des bibliothèques a changé. Les bibliothèques ne peuvent plus posséder tout ce qui s’écrit. Elles doivent par contre savoir, et faire savoir, où se trouvent les documents. Le rôle de conservation se transforme progressivement en un rôle de service aux utilisateurs. Ce service comprend non seulement la mise à disposition du fonds local mais aussi du catalogue d’autres institutions sous forme de bases de données, de catalogues collectifs, bulletins bibliographiques, etc. Le service des bibliothèques comprend également la formation de ses utilisateurs » (Pochet, 2005 : 10). Cette formation ne peut être assurée que par un spécialiste. Et c’est l’un des rôles du bibliothécaire contemporain selon son statut scientifique.
La contribution du bibliothécaire est à redécouvrir, repérer et préciser dans le processus de la recherche scientifique. Elle est déjà visible dans le souci qui l’anime à conformer son action à cet idéal : sa préoccupation première, exigence de l’accomplissement de ses tâches.
C’est pourquoi, au niveau des prérequis déjà, le bibliothécaire contemporain se préoccupe de la récupération par l’initiation à la lecture qui débouchera à la description, l’élocution, aux comptes rendus, à la rédaction et à la dissertation.
A propos du processus de la recherche proprement dite, les tenants et aboutissants, de bout en bout, le bibliothécaire s’évertue à rendre possible ces opérations : A la collecte, anticipativement, il acquiert la documentation selon les domaines, l’actualité et les besoins des usagers. Ce qui coïncide à la conception, la revue de la littérature, l’actualité et la problématique du sujet. Le bibliothécaire porte en lui la vision globale de toute l’institution et par-là, du chercheur : une anticipation de l’élaboration de la recherche.
Par son traitement, le bibliothécaire dispose de la documentation dans la mesure où elle est disponible par son exploitation pour le chercheur, rejoignant son besoin. Le travail de sélection, d’indexation, d’analyse, description et de catalogage, consistent généralement à résumer et ressortir le concept clé confronté aux thesaurus en vue du classement, intègre en son sein toutes les démarches critiques d’un travail scientifique. Parlant de l’amendement de la chaîne documentaire, pour nous, ce concept ne devra plus servir uniquement à convertir en un code ésotérique du bibliothécaire mais à exposer selon un classement approprié afin d’aider le chercheur à le découvrir comme l’essentiel de son thème d’investigation avec toute la documentation disponibilisée. C’est autant dire, qu’on doit dépasser le cadre de conservation, pour anticiper concrètement l’activité de la recherche scientifique. Matière à approfondir.
En outre, la diffusion telle qu’exigée devra être associée non seulement à l’encadrement des utilisateurs mais aussi à la réception des requêtes et exploitation des protocoles. Il ne s’agit pas d’une simple interrogation pour connaître le besoin de l’usager mais l’aménagement d’un espace, département - service chargé d’initier jusqu’à assurer des cours. C’est un service d’exploitation qui n’existe presque pas dans nos bibliothèques. Le Bibliothécaire est soit formé au métier, soit un spécialiste ayant franchi toutes les étapes du cursus universitaire. Un Docteur-Professeur est d’abord enseignant, la gestion est une activité secondaire mais obligatoire, primordiale pour le Bibliothécaire. D’où, d’abord gérer et ensuite initier à la recherche, enseigner. Ce qui d’office enrichit la chaîne documentaire : collecter - traiter - initier - enseigner- diffuser - évaluer.
Vue dans l’angle de toutes les activités du bibliothécaire, la recherche scientifique avec cet exposé, y trouve sa place, se révèle comme le monopole du bibliothécaire spécialiste, enseignant de l’initiation à la recherche, par le fait même. Dans cette optique, les activités du bibliothécaire sont exercées en se référant aux grandes étapes de la recherche scientifique pour mieux la servir, le rendre davantage possible.
Il revient aux décideurs de promouvoir la mission du bibliothécaire, car elle est le poumon de toute entreprise mais surtout de toute institution éducative, tout en faisant de lui le spécialiste attitré pour la gestion et l’enseignement de la recherche scientifique. Les bibliothécaires et apprenants, doivent aiguiser leur conscience sur cette lourde mission d’initiateurs et accompagnateurs des chercheurs encore en jachère en Afrique, particulièrement en R.D.Congo.
L’Université doit valoriser et reconnaître la spécialité du bibliothécaire et lui confier la chaire de l’initiation à la recherche scientifique. Militer pour sa promotion, c’est également aider nos institutions éducatives à remplir comme il se doit leur mission et atteindre leurs objectifs principaux. Le bibliothécaire se soucie de la recherche, c’est un modèle de planification. Il est important que le gouvernement, dans sa politique d’études, appuie cet élan par des subventions appropriées.
Bien formé, le bibliothécaire prépare et initie à la recherche dès l’amorce de la vie intellectuelle. Il travaille pour favoriser et promouvoir la recherche qui ouvre aux emplois. Il en est un facilitateur incontournable pour son aboutissement. Cet exposé est à la fois une interpellation au bibliothécaire qui ne doit pas seulement se rabattre aux services traditionnels de routine, mais accomplir toutes les tâches de sa chaîne documentaire, accompagner les chercheurs ou utilisateurs jusqu’à enseigner selon son niveau intellectuel actuel. Nos milieux éducatifs semblent l’ignorer, ne lui accordant pas cette opportunité et ne lui rendant pas la tâche facile. Il est même parfois confondu aux autres manipulateurs des documents.

Conclusion

Il existe une abondante littérature sur les activités du métier du bibliothécaire, leur inventaire et description. Elles comportent le souci de guider les usagers. Elles exposent implicitement l’anticipation de la recherche scientifique, dévoilée, qu’il faut reconnaître et systématiser. Mais, le lien entre le début et son ultime contribution à la recherche scientifique, jusqu’à faire du bibliothécaire son pilier, lui qui gère toutes les sources d’amorce de la recherche, est une actualité. Notre préoccupation première, est de faire participer intensément et efficacement le bibliothécaire à la recherche scientifique et en faire l’initiateur privilégié.

La dynamique de l’initiation à la recherche anime dans l’ensemble des activités du bibliothécaire dès l’amorce de la vie intellectuelle. ‘’ Les tenants et les aboutissants de la recherche ou son processus’’, s’enracinent dans les premières notions du cycle inférieur jusqu’au niveau supérieur. Nous soutenons également que l’ardeur du bibliothécaire à fouiller les besoins pour l’acquisition de la documentation est à imiter en tant qu’une planification de la recherche sur les réalités sociales. Elle doit se concrétiser et déboucher sur l’emploi, selon la grande mission de l’université. Au bout de la vulgarisation et du marketing du bibliothécaire, il y a la consommation du produit de la recherche à travers la diffusion.
Pour une contribution efficace, les tâches du bibliothécaire doivent être confrontées à la chaîne documentaire avec un système de classification adapté, approprié, renforcé par un cadre performant de travail et en lui confiant la chaire d’initiation à la recherche scientifique, de par sa formation doublée de l’expérience de gestion des supports qui proviennent des sources sûres.
Les compétences du bibliothécaire sont multiples, car il est un polyvalent en ses tâches et ouvert aux autres disciplines. Nous n’avons révélé que des étapes importantes qui anticipent et servent à la recherche scientifique. L’évolution de son statut découle de sa solide formation actuelle et sa spécialité à son universalisme scientifique.

Par Evariste AKESA LUBUTUKU , dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024