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ANALYSE PARATEXTUELLE DE LES SOLEILS DES INDÉPENDANCES D’AHMADOU KOUROUMA
PARATEXTUAL ANALYSIS OF LES SOLEILS DES INDÉ-PENDANCES BY AHMADOU KOUROUMA

Gédéon ETAYI DEMASE1
poetedemase@gmail.com

Résume

Cet article a pour but de mettre en lumière les éléments qui accompa-gnent l’ouvrage édité dans sa présentation aux lecteurs. L’ensemble de ces éléments constitue une relation transtexuelle, c’est-à-dire, la relation que le texte entretient avec son paratexte qui est, ce par quoi un texte se fait livre. Dans Les Soleils des indépendances, ces éléments sont d’une grande impor-tance et leur choix est fait d’une manière minutieuse. Ce travail démontre l’utilité de chaque donnée paratextuelle ; elle offre une interprétation à cha-cune d’elles, tout en déterminant leurs rôles fonctionnels qui ont conditionné en partie, la consommation du récit par les lecteurs.

Mots clés : Prélecture, curiosité, message, symbolique et consommation
Reçu le : 20 août 2024
Accepté le : 5 décembre 2024

Summary

This article aims to highlighit the elements that accompany the published work in its presentation to readers. All of these elements constitute a transtextual relationship, that is, the relationship that the text maintains with its paratext which is, that by what a text becomes a book. In Les Soleils des indépendances, these elements are of great importance and their choice in made in a careful manner. This work demonstrates the usefulness of each paratextual data ; it offers an interpretation to each of them, while determi-ning their functional roles which have conditioned in part, the consumption of the story by the readers.

Keywords : Pre-reading, curiosity, message, symbolic and consumption
Receveid : August 20, 2024
Accepted : December 5, 2024

1. Exposé introductif

« Les soleils des indépendances » comme tout autre roman, com-porte une structure paratextuelle qui est un ensemble d’éléments dont chacun porte une information révélatrice qui, sans doute, renvoie à la création artistique même et à sa consommation par les lecteurs.
Les études littéraires ont leurs propres méthodes qui sont valides au même titre que celles des sciences de la nature. Elles sont aussi des méthodes intellectuelles.

Ceci dit, l’étude paratextuelle d’une oeuvre littéraire est aussi une méthode qui permet de l’expliquer ; non pas dans sa totalité comme c’est le cas de toutes les autres études littéraires, mais en partie, en donnant des informations susceptibles de faciliter une appréhension de l’oeuvre dans une certaine mesure.

La structure qui entoure le texte, le titre, la présentation et son an-nonce peut être désignée par « paratexte », « peri-texte » ou « méta-texte ».
Ce concept a été mis au jour par Gérard Genette, qui y a cru et a démontré qu’il renfermait toute une série d’informations sur un terrain diversifié des renseignements résultant de plusieurs études.

2. Approche théorique de la paratextualité
2.1. Définition

Proposé par Louis Martin en 1974 dans Le Récit évangélique pour désigner « le texte d’origine de tout discours possible, son origine et son milieu d’instauration, le concept de « paratextualité » dans la signification que nous lui attribuons aujourd’hui, nous la devons à Gérard Genette qui l’a utilisée pour la première fois dans Introduction à l’architexte, publié à Paris aux éditions Seuil en 1979 et l’a reprise dans Palimpsestes, publié à Paris aux éditions Seuil en 1982.

Gérard GENETTE (1982 : 7) écrit notamment :
« Je m'apprête aujourd'hui à aborder un autre Monde de trans-cendance qui est la présence, Fort active autour du texte, de cet ensemble, Certes hétérogène, de seuils et de signifiants Que j'appelle le paratexte : titres, préfaces, notes, Prière d'insérer et bien d'autres entours moins Visibles mais non moins efficaces, qui sont pour Le dire trop vite, le versant éditorial et pragmatique De l'oeuvre littéraire et le lieu privilégié de son Rapport au public et par lui au monde».

Le paratexte est donc « ce par quoi un texte se fait livre et se pro-pose comme tel à ses lecteurs, et plus généralement au public. » Plus que d’une limite ou d’une frontière étanche, il s’agit ici d’un seuil (…) qui offre à tout un chacun la possibilité d’entrer, ou de rebrousser chemin.». Gérard Genette (1982 : 7-8).
La paratextualité, étant une éventuelle Entrée en classe de langue, est aussi l’un des cinq types des relations transtextuelles. Dans Pa-limpsestes (1982 : 8), Genette écrit : « Il me semble aujourd’hui per-cevoir cinq types de relations transtextuelles, que j’énumérerai dans un ordre croissant d’abstraction, d’implication et de globalité. ». La paratextualité est le second type cité par Genette. Il s’agit de la rela-tion que le texte proprement dit entretient avec ce que l’on ne peut nommer que son paratexte : titre, sous-titre, intertitres, préfaces, post-faces, avertissements, avant-propos, etc. ; notes marginales, infrapagi-nales, terminales; épigraphes ; illustrations ; prière d’insérer, bande, jaquette, et bien d’autres types de signaux accessoires.

Ces cinq types de relations classées dans un ordre approximative-ment croissant d’abstraction, d’implicitation et de globalité, ont été définis :
• l’intertextualité, relation de coprésence entre deux ou plusieurs textes (citation, plagiat, allusion).
• la paratextualité (nous y reviendrons).
• la métatextualité, relation de commentaire qui unit un texte à un autre texte dont il parle.
• l’hypertextualité, qui associe un texte B (appelé hypertexte) et un texte antérieur A (appelé hypotexte).
• l’architextualité, relation d’appartenance taxinomique à un genre litté-raire (théâtre, roman, etc.).

Etymologiquement parlant, le terme « paratexte » est composé du préfixe para « à côté de» et du français texte, provenant du latin tex-tus formé sur le verbe texere : qui signifie « tisser ». Il englobe donc « tout ce qui se trouve autour du texte lui-même et qui a été ajou-té par l’auteur ou l’éditeur pour apporter une complémentarité au texte. Procédés liminaux accompagnant un livre soit à l’intérieur (péri-texte), soit à l’extérieur (paratexte).» Dictionnaire international des termes littéraires consulté sur internet. Le paratexte selon Genette se compose d’un péritexte et d’un épitexte.

2.2 Division du paratexte par Genette

S’appuyant sur des critères purement spatiaux, Genette scinde le paratexte en épitexte (qui se situe à l’extérieur du livre), et péritexte (qui accompagne le texte à l’intérieur du livre). Le paratexte peut d’autre part être produit par deux instances distinctes, l’éditeur et l’auteur.
Gérard Genette dans Seuils (1987 :11), note ceci : L’épitexte gra-vite aussi autour du texte, mais à distance, il s’agit de tous les mes-sages qui se situent, au moins à l’origine, à l’extérieur du livre : géné-ralement sur un support médiatique (interviews, entretiens), ou sous le couvert d’une communication privée (correspondances, journaux in-times, et autres)
Le péritexte constitue la catégorie spatiale ; il occupe un emplace-ment que l’on peut situer par rapport à celui du texte lui-même : au-tour du texte, dans l’espace du même volume.
D’où, le tableau suivant qui synthétise la typologie proposée par Genette :

Paratexte

DISTINCTION

Editorial

Auctorial

Epitexte

Publicité, catalogue

Correspondances, interviews, avant-textes

Péritexte

Bande, jaquette, couverture

Titres, intertitres, notes, préfaces

DISTINCTION

Editorial

Auctorial

Epitexte

Publicité, catalogue

Correspondances, interviews, avant-textes

Péritexte

Bande, jaquette, couverture

Titres, intertitres, notes, préfaces

Pour Genette Gérard, le paratexte se révèle ainsi comme un en-semble de textes, segments de textes, objets et pratiques entretenant un rapport plus ou moins distant avec le texte cible ; ce qui les réunit, c’est surtout leur dimension pragmatique, leur aspect fonctionnel, leur « visée commune, celle qui consiste à la fois à informer et convaincre, asserter et argumenter ».

2.3. Fonctions du paratexte

Le paratexte remplit plusieurs fonctions dans un roman, en l’occurrence la fonction d’apprentissage, la fonction de représentation, la fonction d’information, la fonction diaphonique et la fonction esthé-tique.

1. Fonction d’apprentissage : Cette fonction est destinée à faciliter la lec-ture aux futurs consommateurs du livre.
Elle renferme un ensemble d’enseignements qui facilitent la compréhen-sion du contenu d’un texte littéraire.
2. Fonction de représentation : Ici, nous voyons les images de la couver-ture qui peuvent raconter l’histoire dans une certaine mesure, renvoyant au contenu du texte et facilitant la compréhension de la sémantique du titre.
3. Fonction d’information : Nous enregistrons pour le compte de cette fonction les éléments hors texte comme le titre de l’oeuvre, le nom de l’auteur, sa biographie, le résumé de l’oeuvre, sur la quatrième de couver-ture.
4. Fonction diaphonique : Ici, nous voyons la reprise sous forme conden-sée d’un fragment de texte.
5. Fonction esthétique : Cette fonction est celle destinée à retenir l’attention des futurs consommateurs probables de l’oeuvre. Nous y voyons la beauté des éléments hors texte présentés sur la couverture : images, police des écrits, etc.

3. Mode d’emploi du paratexte dans Les Soleils des indépendances

Il est à noter que Les soleils des indépendances, le roman que nous étudions, compte plusieurs données paratextuelles, qui correspondent aux aspects typographiques généraux et iconographiques.
Considérant la division faite par Genette, nous commencerons d’abord par analyser le paratexte éditorial dans ses subdivisions.

Paratexte éditorial

Le paratexte désigne un ensemble de productions discursives qui accompagnent le texte ou le livre, comme la couverture, la jaquette, la prière d’insérer (…). Cet accompagnement relève alors de la respon-sabilité privilégiée de l’éditeur et de ses collaborateurs : il s’agit du paratexte éditorial.
Lane Philippe dans La Périphérie du texte (1992 : 9) note ceci : Cette présentation peut également relever de l’auteur : titres, dédi-caces, épigraphes, préfaces, notes, etc., sont alors concernés pour défi-nir le paratexte auctorial ».

Epitexte
- Catalogue
Sur le recto de l’avant-dernière page, les éditeurs ont pris soin de pré-senter une table des matières proposant l’ossature de l’oeuvre roma-nesque, ses parties, en les délimitant par les pages où elles sont répar-ties.
- Publicité
Sur la quatrième de couverture ou la C4, nous lisons juste au-dessus du titre du roman et du nom de l’auteur, la reprise du prix remportée par le roman. Cette oeuvre romanesque est sans doute une réussite. Mise au panthéon des oeuvres de la littérature engagée de la Côte d’Ivoire en particulier et de l’Afrique en général, elle est utilisée pour être le corpus des travaux scientifiques de tous genres en littérature.
Faire la publicité est aussi le but de la note écrite sur la troisième de la couverture ; note qui renseigne sur le prix qu’a remporté le roman parmi 98 manuscrits d’au moins 100 pages.
Péritexte
- Couverture
Les éléments du hors-texte sont : le nom de l’auteur, le titre de l’ouvrage, l’épigraphe, la dédicace, la postface, la bibliographie… Ce que Goldenstein désigne par « l’appareil paratextuel », dans le ma-nuel », Entrée en littérature (1990 : 56).
Une bonne partie de ces éléments cités ci-haut qui constituent le hors-texte, sont ceux que l’on retrouve sur la couverture.

Cet élément du paratexte que Genette classifie dans la catégorie éditoriale du péritexte, a une grande importance ; car elle définit le premier contact entre l’ouvrage édité contenant le texte et le lecteur, consommateur de celui-ci. Ce qui est mis ou écrit dessus, conditionne-ra a fortiori l’appétit de lire le livre ; à l’inverse le dégoût de voir les pages qui les constituent.
La couverture sert à protéger le livre. L’épaisseur de papier le justi-fie. Elle permet la bonne vente du livre, et de susciter la curiosité du lecteur.

Cicurel Francine dans Lectures interactives en langue étrangère, (1991 : 136) dit ceci : L’ensemble du travail sur la couverture, les données qui s’y trouvent constituent « la prélecture ». Il s’agit du travail de l’anticipation ; « faire anticiper sur le contenu d’après le titre, le genre du texte, sa disposition… ».
La quatrième de la couverture est sans doute une page stratégique pour informer. Elle est assurée par l’éditeur pour des raisons commer-ciales. Les éléments qui y figurent pour le compte de notre roman sont le titre et le nom de l’auteur au milieu gauche près de la bordure (les deux éléments sont écrits en minuscule), une note informant sur l’éditeur et en bas, le nom de l’imprimeur et celui de l’éditeur.

Nous nous permettons de donner une interprétation sur les deux couleurs vives utilisées pour présenter la couverture, en l’occurrence, le noir et le bleu qui relèvent de l’aspect iconographique du paratexte.
La couleur noire, ne symbolisant pas que l’absence des toutes les couleurs selon sa définition esthétique, elle identifie aussi des per-sonnes avec un taux élevé de mélanine, en l’occurrence, les noirs afri-cains. D’où, la symbolique cadre avec la société fictive de l’oeuvre romanesque en étude et en homologie avec la société réelle de l’auteur.

La couleur bleue n’a pas qu’image le ciel bleu sans nuage, elle est utilisée aussi dans les énoncés comme un qualificatif de la couleur de peau.
Dans Les Soleils des indépendances, l’auteur parle de l’Afrique, continent majoritairement peuplé des Noirs. Le bleu utilisé est foncé, renvoie à la pigmentation des noirs.

Paratexte auctorial

Le paratexte auctorial correspond aux aspects typologiques du pa-ratexte dans sa subdivision de péritexte ; et les éléments que nous avons relevés sont le titre, le nom de l’auteur, les notes et la notice biographique.

- Le titre et le nom de l’auteur
L’ordre de la création entre la création artistique, en l’occurrence celle d’un roman et l’éventuelle création de son titre, ne s’avère pas être une norme. D’où, il arrive aussi que l’écrivain donne un titre à son roman après sa création, ou il peut faire le chemin inverse. Mais il est incontestablement vrai que la première information que tout lec-teur prend d’un livre, est le titre de ce dernier. Le titre en soi peut être considéré comme un livre en miniature, un texte en microstructure qui informe sur un autre texte qui cette fois, est en macrostructure.

Achour, dans Clefs pour la lecture des récits, convergences cri-tiques II, (2002 : 71), définit le titre d’un roman comme étant un mes-sage codé en situation de marché, qui résulte de la rencontre d’un énoncé romanesque et d’un énoncé publicitaire. Il résulte de la croisée des chemins entre littérarité et socialité.
Il a pour rôle l’identification du roman, sa description ; et enfin, il joue aussi un rôle séducteur.
Le roman en étude véhicule un message que le titre à lui seul dé-chiffre, et la signification du texte peut être comprise par lui. D’où, son choix ne pouvait être le fruit d’une spéculation ou d’un refus de raisonnement.

Achour considère le titre dans une portée ayant une grande perspec-tive comme étant même un incipit romanesque ; car il est un élément d’entrée dans le texte. Nous le lisons avant tout autre écrit constituant l’ensemble du roman.
Se référant à tout ce qui a été dit ci-haut, « Les soleils des indépen-dances », titre du roman que nous utilisons comme roman d’étude, est un titre qui porte en soi, tous les rôles que peut posséder un titre, et son choix est indéniablement digne d’approbation.

En effet, l’utopie métaphorique du terme « soleils » est à mettre en corrélation avec le contenu du texte romanesque. L’ironie dans la nar-ration de ce récit fictif, donne une place considérable à la sémantique du mot « soleils » et sa dynamique.
L’histoire du récit parle, entre autres, de la fin d’une dynastie, l’une des parties du texte que nous ne pouvons omettre. Il est vrai que la fin d’une chose appelle indiscutablement le début d’une autre selon l’ordre naturel des choses.

Cette fin de dynastie qui correspond à la mort du dernier prince ma-linké, illustre la fin d’une ère, celle où l’Africain doit, vu les con-traintes, entrer dans une autre étape de sa vie au prix des multiples bouleversements, y compris le bouleversement politique dans la ges-tion politique du continent.
D’où, nous pouvons considérer la mort de Fama, comme la qua-trième veille de la nuit qui est l’aube et la fin de la colonisation ; au même moment, la levée du soleil comme le prologue d’une nouvelle ère, celle des indépendances des pays africains.

Le titre donné par Ahmadou Kourouma identifie à suffisance le roman. Nous en lisons aussi la description ; car il renvoie à juste titre au contenu de l’oeuvre et saisit la psychologie résultant de sa séman-tique que nous verrons bien dans la structure significative cohérente du texte.
Qui n’aimerait connaître un détail de plus sur la réalité de la coloni-sation et la réalité des indépendances ? D’où, le titre remplit bien la fonction séductrice ; car il attire l’attention du lecteur, et retient son sens en lui demandant ingénieusement de consacrer un peu de son temps à la lecture du roman.
Sur la couverture du roman publié par l’édition du Seuil à Paris, le nom du roman et celui de l’auteur, sont inscrits en majuscule ; mais nous pouvons considérer la différence des tailles des polices qui penche un peu pour le titre du roman.

Le but est sans doute de mettre un peu plus en valeur l’oeuvre et l’artiste qui a signé sa création ; car, la première édition du roman, en 1968, par les presses de l’université de Montréal, au Canada, avait avec un peu de recul, écrit ceux-là en minuscule.
Écrire le nom sur la couverture permet de donner l’identité de l’auteur. Philippe Lejeune dans Le pacte autobiographique (1975 : 37) pense que l’auteur, son nom sans doute, inclus à l’intérieur de la barre de séparation du texte et du hors-texte, est dans la position mar-ginale qui est celle de son nom sur la couverture.

L’oeuvre romanesque d’Ahmadou Kourouma, Les soleils des indé-pendances, sera après sa première publication par « Les presses de l’université de Montréal », au Canada, la première oeuvre couronnée par le jury du prix de la revue « Études françaises ». Raison de plus pour mettre en grand caractère le nom de l’auteur.

- Les notes
Les notes comme d’autres éléments du péritexte, ont pour but de retenir l’attention du lecteur sur le roman. Pourquoi ne pas octroyer plus de valeur à l’oeuvre en donnant des informations supplémentaires sur celle-ci, dans le but de signifier sa spécificité et justifier son choix de lecture par le consommateur.
A la troisième de couverture, quelques informations sur le tout premier Prix remporté par le roman y sont reprises, question de bien faire le marketing du livre.

Les idées maîtresses de tous ces renseignements ou éléments pa-ratextuels, sont de donner le plus d’informations possibles aux lecteurs sur le livre, signifier sa valeur et permettre sa plus grande consomma-tion possible.
Cette note peut être aussi considérée comme une publicité destinée à rendre attractif le marché de vente du livre.

- Notice biographique
Dans le roman Les Soleils des indépendances, la deuxième page de couverture a été utilisée par l’éditeur pour y écrire un bref résumé du roman, au-dessus duquel nous pouvons voir le portrait de l’auteur ; on peut aussi lire sa biographie dans le but de permettre au lecteur de le connaître davantage.
L’analyse de ces emplacements nous permet d’affirmer que les édi-teurs n’ont pas utilisé le « lieu stratégique » de la C4, mais n’ont pas hésité non plus à investir l’intérieur du livre.

Si nous pouvons relever d’autres éléments du paratexte, nous avons deux autres pages qui suivent celle de couverture, sur lesquelles sont repris le nom de l’auteur en haut, du titre au milieu et de l’éditeur en bas. Au verso de la première, une note informant sur le nombre des premiers exemplaires publiés en haut et une autre défendant la procu-ration frauduleuse du texte.

Conclusion

Ahmadou Kourouma est sans doute l’un des romanciers incontour-nables de la littérature ivoirienne, en grande partie grâce au roman-corpus de notre travail. Il y traduit son engagement et son désir de s’intéresser à la littérature non comme à un exercice ludique, mais pour traiter un mal-être de sa société.
Les soleils des indépendances a été l’objet de plusieurs études lit-téraires qui ont visé son explication et sa compréhension. L’étude pa-ratextuelle que nous avons faite, s’inscrit dans le même registre. Nous voulions montrer l’importance des éléments paratextuels dont ont usé l’édition et l’auteur ; aussi, que la paratextualité est l’élément d’entrée en littérature, comme Sioufi Mayssa l’affirme. Toutes ses informa-tions ont joué un rôle important dans la mise en lumière de l’oeuvre et sa consommation, suscitant la curiosité du public qui voulaient et qui veut jusqu’à ce jour connaitre le message inspirant que transmet le roman.

Nous avons utilisé comme corpus de notre travail, la première édi-tion du roman, à savoir celle des « presses de l’université de Mon-tréal », au Canada, parue en 1968, pour la simple raison d’avoir plus d’informations sur l’oeuvre et l’importance du nombre élevé des élé-ments du paratexte dans la première édition.

Pour le paratexte auctorial, nous pouvions aussi retenir la préface, au sens de « discours produit à propos du texte qui suit ». Il peut ser-vir à apporter d’autres informations sur le récit à lire ; il y a aussi la dédicace, les Correspondances, les interviews, l’avant-texte, etc. Mais malheureusement notre corpus ne met pas à notre disposition ces élé-ments de cette branche du paratexte.

Bibliographie

1.Roman étude

- KOUROUMA, Ahmadou, Les Soleils des Indépendances, Mont-réal, Presse de l’Université de Montréal, 1968.

2. Ouvrages critiques

- ACHOUR, Christiane et BEKKA, Anima, Clefs pour la lecture des récits, convergences critiques II, éd du Tell, Blida, 2002.
- BARTHES, Roland, le plaisir de lire, Paris, Seuil, 1973.
- CICUREL Francine, Lectures interactives en langue étrangère, Hachette, 1991.
- GENETTE, Gérard, Palimpsestes, Paris, Seuil, 1982.
- GENETTE, Gérard, Seuils, Editions du Seuil, 1987.
- GOLDENSTEIN, Jean-Pierre, Entrée en littérature, 1990.
- LANE Philippe, La Périphérie du texte, Paris, Nathan /Université, 1992.
- LEJEUNE, Philippe, Le pacte autobiographique, Paris, Seuil, 1975.

3. Article

- MAYSSA Sioufi, «La paratextualité» une éventuelle «Entrée en littérature» en classe de langue », Université de Damas, Faculté des lettres, Département de francais.2006.

4. Cours

- MAKOLO MUSWASWA Bertin, Notes de cours de Théories de la littérature, UNIKIN, Fac. des lettres, 2ème Licence, 2020-2021. Inédit.

5. Dictionnaire

- Dictionnaire International des Termes Littéraires (DITL) sur in-ternet.
- LAROUSSE, 2018, Larousse de poche 2018, Dictionnaire Poche, Paris, Larousse.
- Petit Larousse illustré 2012, Dictionnaire de la langue fran-çaise, Turin, 2011.

Webographie

- Editions Seuilhttps://www.seuil.com s…Seuils Gérard Genette consulté le 5 juin 2024 à 9h43
- Palimpsestes.frhttp://palimpsestes.fr plais…PDFLe plaisir du texte consulté le 12 décembre 2023 à 13h22
- Ahmadou Kourouma – wikipedia consulté le 22 février 2024 à 16h 32
- Sanctuaire Sainte-Thérèse de Lisieuxhttps://www.therese-de-lisieux.catholique.fr …L’histoire de Louis Zélie – Sanctuaire de Lisieux – Basilique Sainte Thérèse, consulté le 29 mars 2024 à 15h10
- CCours particuliershttps//.www.superprof.fr …2ndeLe Paratexte consulté le 2 avril à 10h12
 

Par Gédéon ETAYI DEMASE, dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024