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 La poésie congolaise, lyre ou flûte de notre vie au quotidien. Lecture d’un poème de Jean-Robert Kasele Laïsi Watuta

           Prosper Gubarika Wa Mudi-Wamba Vanella*

                                           

Résumé

   En cette terre rdcongolaise qui baigne dans la poésie (que celle-ci soit sonore ou silencieuse, écrite, orale ou visuelle), rythme et mélodie accompagnent notre vie. C’est ce qu’a réussi à exprimer, tout au long de sa vie et au travers de son œuvre, « l’artisan du verbe », le virtuose de la poésie, qu’a été Jean-Robert Kasele Laïsi Watuta d’heureuse mémoire.

Mots clés : poésie, lyre, flûte, RDCongo, Jean-Robert Kasele Laïsi-Watuta.

 

Introduction

   Que nous en ayons conscience ou non, la RD Congo reste une terre irradiée et ensoleillée de et par cet art du langage « fabriqué » et rythmé : la poésie. Celle-ci est la lyre ou la flûte qui accompagne, tout en cadence, notre vie quotidienne. Le Congolais qui, pour une raison ou une autre, l’ignorerait pèche non seulement par une impéritie crasse, mais surtout commet un crime de lèse-majesté, celle-ci étant l’impé-rieuse connaissance de son univers naturel, social et culturel. La poésie en ce pays verdoyant, le nôtre, qu’elle soit chantée ou sonore, écrite ou sourde, se trouve partout et escorte notre vie !

   Chantée ou sonore, ai-je dit, elle est dans « Marie Louise » de Wendo Kolosoy, « Félicité » de Kallé Jef, la poétique de la défense de l’intégrité familiale dans « Bougie ya motema » de Chantal Kazadi, « Maya » de Lutumba Simaro langoureusement chantée par Lassa Carlito. Elle est dans l’amour ivre de « Doudou Amoins » de Mayaula Mayoni ou « Baby » du Commandant Jo Sex, mémorable Joscky Kiambukuta. Elle est dans la mesure de la complainte féminine de « Kafoul Mayay » de Tabou Ley, l’élégie de « Chérie Lovy » de Vicky Longomba, l’explosion de la « Bombe anatomique » de Jean Goubald, « Chérie Badé » d’Abeti Masikini, « Ya Mado » de Fabregas, « Elégance » de Koffi Olomide, etc. et la liste ne sera jamais exhaustive.

   La poésie rythme la course des eaux étales du Grand Fleuve ou valse les roulements de celles de ses cascades à Kinsuka. Elle s’étire des cordes de la guitare magique de Dr Nico Kasanda, dieu de la guitare. Elle souffle dans les saxos de Verckys Kiamwangana saccadée et Empompo Loway, bat la tumba de Dessoin ou Dupool ou la batterie saccadée de Papy Kakol, ainsi que les coups de pilon de la maman qui écrase le saka-saka (feuille de manioc) dans le quartier ou dans le bruissement de la friture à la chaude huile de palme, sous un brasero, à Kingasani ya Suka, « na modèle ya mboka na biso ».

   Ecrite ou sourde, la poésie est dans le feu de l’amour qui consume nos cœurs, dans l’air frais et parfumé de notre espace de vie coincé dans le carcan de l’aboulie des politiques, sur la terre ferme et riche de nos pauvres ancêtres. La poésie est dans la danse des feuilles de bananiers ou du papayer que caresse la brise matinale. Elle est partout notre lyre et notre souffle, au point que d’être né en RD Congo doit demeurer, malgré tout, une sacrée aubaine ! La poésie est là qui attend de nous, avec raison d’ailleurs, une seule passion raisonnable : tendre l’oreille et écouter le son, lire et écouter le rythme et la cadence. Que des messages délivrés !

   Au total, le Congo est notre Paradis. Le dire, le chanter ou le susurrer, c’est convoquer, au fond de nos cœurs rudement éprouvés, je le sais, un amour fin de la Patrie qui est nôtre et où, chaque jour, se façonne notre destin individuel et commun. Laissez-moi psalmodier :

« Congo notre pays « eloko poétiquement ya makasi » !

Congo, « Gluten, Ô terroir ! »

Toi qui as engendré un immense poète congolais,

Auteur du titre de ce beau poème que je vais analyser,

J’ai cité : feu notre compatriote et bien-aimé

Jean-Robert KASELE LAÏSI WATUTA,

Professeur d’Université,

Nouvelliste, romancier

Et poète de son état

Artisan du verbe dans tous ses états. »

 

   Vous l’avez compris. Nous sommes au mois de Mars, mois de la Femme et de la poésie, entre autres. Et pour honorer ces dernières, j’ai choisi un poète quelque peu féministe à travers un texte qui parle de la femme. Et avant toute confrontation avec ce texte, j’aimerais tout d’abord présenter brièvement l’homme et son œuvre, sans aucune arrière-pensée « lansoniste ». J.-R. KASELE est décédé un 19 mars 2013 !

 

1.-Jean-Robert Kasele Laïsi Watuta : l’homme et l’œuvre

1.1 L’homme

   Vous voulez savoir qui était KASELE ? Je vous réponds : Un Congolais, comme vous et moi. Un homme multidimensionnel malgré sa petite taille, un vrai mâle, bien debout et, c’est peut-être peu dire, même si, suivez mon regard, je reste tout à fait dans son registre de prédilection. Un artisan du verbe, un poète infini, au sens plein du terme et qui, du fond de lui-même, se disait sans doute, devant l’imposture des mots : « Cassez-les ! » infléchissant ceux-ci à ses fantasmes. Puisque la littérature est acte de forgerie, de concassage du langage, pour leur taille fignolée en tout cas, les mots chez Kasele ont reçu, à travers ses ciseaux pour leur donner meilleure forme, ses coups de maillet.

   Né à Kamituga, cité minière du Sud-Kivu, il avait pour double prénom chrétien Jean-Robert, pour post-noms LAÏSI WATUTA1, faisant de lui un Zaïrois authentique. Tôt, le petit « Murega » se soustrait ( ?) du « Kimbilikiti »2 pour se laisser charmer par les « choses des Blancs ». Il se sent la vocation pour la prêtrise. Et c’est au Petit Séminaire catholique de Mungombe (juste à côté de Kamituga) qu’il ira faire ses premières armes, mais au final sans la poudre, c’est-à-dire sans grand succès apparemment, parce qu’il doit quitter cette école prestigieuse pour poursuivre ses études secondaires à Bukavu, successivement au Collège Notre Dame de la Victoire (Ibanda), d’abord, puis au Collège Saint Paul (Bagira). Entre la fin du secondaire et le début des études supérieures, il travaille à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, à la Société minière de la COBELMIN, future SOMINKI, comme agent de maîtrise.

 

   Kasele se retrouve à l’ISP de Bunia pour sa formation au premier cycle (graduat) des études supérieures pédagogiques en Français. Après celle de la licence à l’ISP de Bukavu, où il sera retenu comme Assistant puis promu Chef de travaux quand, une année auparavant, je le rencontrerai pour la première fois. Après son DEA en France et sa thèse de doctorat soutenue à Louvain, en Belgique, il reviendra à l’ISP de Bukavu comme Professeur d’Université, puis militant de première heure de l’UFERI, parti de Ngunz a Karl Ibond, l’homme qui avait promis de « faire atterrir le poulet dans les assiettes des Zaïrois ».

 

   Comme récompense de ce militantisme enfiévré qui résiste à la dictature mobutienne, il participe au gouvernement de ce que l’on appellerait aujourd’hui son « autorité morale » en tant que, d’abord, Vice-Ministre puis Ministre de l’ESURS (Enseignement supérieur, universitaire et Recherche scientifique) avant d’être précepteur de la langue française chez les très anglophones Kabila, enfin le premier Recteur de l’Université Pédagogique Nationale (UPN).

 

   Ce fut donc une personnalité de grands mérites ! Il a tiré sa révérence le 19 mars 2013, jour de la Saint-Joseph, à Kinshasa, à la Clinique Ngaliema. Le baobab s’est écroulé, vive le Baobab ! Car le souvenir de sa présence remarquée parmi ceux qui l’ont connu et aimé, vit encore, je l’imagine et le sens, en leurs esprits et en leurs cœurs, à travers notamment son œuvre littéraire.

 

   De lui, il reste à dire –et c’est cela qui nous mobilise ici en ce moment- que J.-R. Kasele était, ainsi que je l’ai écrit ailleurs, « le chantre infatigable des sirènes et qui avait pour manoir l’empire des mots »3.

 

1.2 Une diversité d’œuvres

   L’œuvre de J.-R. Kasele est polymorphe, variée, allant de la poésie (en français et en swahili) au roman, en passant par la nouvelle4. A bien lire, on doit s’accorder à reconnaître que ses thèmes de prédilection gravitent autour de la triptyque suivante : la femme sous toutes ses coutures, l’amour, son pays -je veux parler du Bulega en particulier et de la RD Congo en général.

   Dans le texte d’analyse suivant, la femme préfigure la Patrie dans une symbiose parfaite au bout d’une nostalgie qui, à travers une belle métaphore, renforce le sentiment patriotique.

 

2. Le Corpus

2.1 « Gluten, ô terroir ! », poème de la nostalgie de la Patrie

   Le texte intitulé « Gluten, Ô terroir » a été publié au N°001 du 8 décembre 2001, dans un feuillet que j’avais nommé Franco-Vrac, espace du poète et que nous publiions à deux5, avec lui, deux fois la semaine, au Département de Français, à l’I.P.N.. Dans ce numéro, ont figuré cinq poèmes, 2 signés de J.-R. Kasele et 3 de ma main. Il s’agit de :

  1. « Franco-Vrac » : Prosper GUBARIKA
  2. « Gluten, Ô terroir »/ J.-R. KASELE
  3. « Souvenir » : Prosper GUBARIKA
  4. « Quand les ombres s’étendent » : Prosper GUBARIKA
  5. « Kinshasa » : J-R. KASELE

 

2.2 Le titre

   « Gluten, Ô terroir ! » est une exclamation formée d’une succession de deux noms « gluten » et « terroir », intercalés par l’interjection « O » après le nom apostrophé et la virgule et qui exprime l’émotion de celui qui apostrophe. Le terme « Gluten », du genre masculin, désigne, selon le Dictionnaire universel, une « protéine végétale constituant avec l’amidon, l’essentiel des graines de céréales. Le gluten forme avec l’eau une masse épaisse, caoutchouteuse, qui permet de le séparer de l’amidon. » Le gluten rend la farine panifiable.

   Ne serait-ce pas ici une métaphore renvoyant au « foufou », nutriment prisé par le poète qu’il évoque de manière récurrente dans ses poèmes et qui, par le souvenir, lui permet de revivre sa « reliance », entre autres, à son pays natal, la RD Congo ? C’est ici le terroir, c’est-à-dire le pays d’origine, où il est né et a vécu.

   L’émotion qui sourd de ce titre trahit donc l’attachement du poète à son terroir par cet élément végétal et nutritif lié au sol, à la terre, quatrième élément après le feu, l’air et l’eau. Dans son expression exclamative, cet énoncé-titre témoigne de l’émotion ravivée du patri-moine militant du poète, probablement lorsqu’il a plongé dans une solitude stressante, en Europe ou à Bukavu.

 

2.3 Les autres constituants du texte

   « Gluten, Ô terroir ! » est constitué d’un texte poétique court de 14 vers presque libres, allant de façon irrégulière de 5 à 8 pieds. Ces vers groupés par sept sont chapeautés par deux vers sémantiquement opposés mais qui se répondent, puisque le premier, l’incipit qui ouvre les six vers initiaux annonce l’aube tandis que le second, l’excipit, qui trône sur les six derniers vers fait constater le coucher du soleil, la tombée de la nuit.

   Les voici dans l’ordonnance voulu par l’auteur :

« La nuit se retire

Un pagne un seul sur tes pores

Un rêve un seul sur ton corps

Et le balai le matin sur la cour

Et le fumet le matin sur la case

Et le pilon le matin en coups doux

Et le foufou le matin, gros et chaud.

Le jour s’est retiré

Un pagne un seul sur tes pores

Un rêve un seul sur ton corps

Et que chantent tes yeux

Et que valsent tes seins

Et que dansent tes reins

Et que rêvent nos vœux. »

 

   Au total, les 14 vers comme ceux d’un sonnet, ont suffi à l’auteur pour dire, psalmodier, sur le mode d’un souvenir prégnant, la relation intime Homme/Femme en couple, quand « la nuit se retire » dans un étirement qui s’illumine entre deux moments du jour. Le temps présent de l’indicatif ravive, actualise et fait durer ce moment.

   Le premier, c’est donc l’aube qui, de sa lumière, accompagne la femme dans sa geste féminine ou ses gestes ménagers du jour.

   Le second, c’est la brume, le soir, la nuit, quand « le jour s’est retiré » dans un passé de regret et que la Femme, maintenant épuisée par les lourdes tâches ménagères, doit logiquement prendre son repos.

   Ici, l’observateur, le sujet regardant de ce rapport est le partenaire mâle et l’objet regardé, est la femme, dans la limpidité et le stoïcisme de son attitude.

   A cet effet, le regard que pose le poète sur la femme est à la fois terne et condescendant. Terne, quand le poète considère les écrasantes tâches ménagères et quotidiennes auxquelles la femme est astreinte par sa destinée injuste ( ?) et son statut, dès l’aube, afin de s’occuper de son mari dans un accoutrement simplet sur fond d’un pauvre rêve :

« Un pagne un seul sur tes pores

Un rêve un seul sur ton corps

Et le balai le matin sur la cour

Et le fumet le matin sur la case

Et le pilon le matin en coups doux

Et le foufou le matin, gros et chaud. »

 

   Ainsi dit, le texte est parfaitement rythmé grâce à la répétition des mêmes mots qui assurent la cadence du chant. Sans l’éclat qu’il doit avoir, l’objet regardé est dépouillé de tout charme, détail superflu, dis-je, le poète ne faisant aucune allusion à sa beauté physique ou morale, car ce ne semble ni le moment, ni le lieu appropriés.

   Dans un élan plutôt féministe, un peu révolté par les « iniquités » d’une société phallocratique et phallocentrique, Kasele s’apitoie (sic ! mais on doit le lui concéder) plutôt sur le triste sort de cette

« Fille de femme sans repos,

Femme de peine dans la peau.

(…)Elle se soumet, se tait et encaisse

Elle dit amen et la tête baisse

(…)Elle, laboureuse la journée pleine

Elle, labourée la nuit elle peine

Elle doit s’offrir sans câlin,

Elle doit réjouir son galantin ! »

écrit-il ailleurs.

 

   Dans la seconde phrase du texte, la condescendance du sujet regardant se révèle lorsque le « jour s’est retiré » et que le lit appelle à l’assoupissement, le poète se heurte à la réalité qui le rattrape. Mâle d’abord, il paraît être pris à son propre piège, lui qui prenant fait et cause pour la femme, croyant prendre, au point qu’il semble s’accommoder de la situation de la femme en posture d’éternelle hôtesse dont le mâle attend les prouesses (je rime) :

« Et que chantent tes yeux

Et que valsent tes seins

Et que dansent tes reins

Et que rêvent nos vœux. »

 

   Son regard devient vif, langoureux et même lascif. Et tel un spectateur actif se pourléchant les bobines avant de croquer sa proie, il s’emploie à rendre témoignage des performances, cette fois, de la femelle, lâchant sous forme d’une quinte têtue, à travers un imaginaire quasiment débridé, ses phantasmes et  idiosyncrasies les plus secrets.

   Ici, haletant de pudeur, le texte scandé affirme son érotisme sans verser dans la pornographie et autres « obscénités sexuelles ». Vive le poète pudibond, ne riez pas ! De l’identification de la femme au pays, il n’y a qu’un pas déjà franchi, Gluten, Ô terroir !

   Kasele dit son amour pour son pays, sa patrie ainsi féminisée et surexploitée par les ennemis du bonheur de ses compatriotes ! Le plus grave, c’est que parmi ceux-ci figurent ses propres fils et filles égarés. Ce poème, par son titre éloquent, est un appel au patriotisme.

 

Conclusion

   Poète inspiré et inspirant, J.-R. Kasele a écrit comme il a vécu, vouant à l’amour de la Vie presqu’un culte dionysiaque et cherchant dans la Femme quelque chose d’indicible. L’avait-il trouvée, cette chose, et quel nom portait-elle ? S’en serait-elle allée, enfermant son secret dans l’épaisseur et les anfractuosités des mots ?

   Lisons-le, tout en nous lisant. Peut-être saurons-nous « ce que rêvent nos vœux ». Cela dit, en tout cas, ma conviction est que la poésie de Jean-Robert Kasele Laïsi Watuta résonnera toujours comme une quête permanente du sens de la Vie, de l’Amour et de la Lumière. Quête de l’Eros et non pas du Thanatos au sens bachelardien du terme.

   Ainsi, la frémissante parole « kaseléenne », comme celle des autres de nos dignes et grands poètes congolais, demeurera la lyre et la flûte de notre vie au quotidien, pourvu que nous nous disposions à la lire sans ire et à l’écouter avec plaisir, à travers notre propre souffle !

   J’ai dit6.

 

 

 

  

 

 

 

* Docteur en Langue et Littérature françaises de l’Université de Kinshasa (2008), Professeur Ordinaire et enseignant des Littératures francophones, de la Sémiologie et pragmatique, des Techniques d’Expression orale et écrite en français à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Pédagogique Nationale, Critique littéraire, préfacier, nouvelliste, poète et auteur de plus de 7 romans.

1 Laïsi ou raïsi : quelque chose de peu de valeur, de moindre coût et  

   Watuta : gardez-vous de taper les orphelins.

2 Société secrète lega avec des pratiques d’initiation traditionnelles.

3 Titre d’un article figurant dans Charles Djungu Simba K., Entre cité et université. Hommage à Jean-Robert Kasele, 1er Recteur de l’Université Pédagogique Nationale (RDC), Paris, L’Harmattan, 2015, pp.155-167.

4 Jean-Robert Kasele Laïsi Watuta, Ecumes (recueil de poèmes), Bukavu, Editions du CERUKI, 1981 ; Bibi (recueil de poèmes), Bukavu, Editions Zalya, 2007 ; Au ban (roman posthume), Enghien, Editions du Pangolin, 2013.

5 Lui, Chef de Département et moi, Secrétaire chargé de l’Enseignement.

6 Ce texte a fait l’objet de l’exposé, à l’occasion de la Journée internationale de la Femme (le 8 mars), à l’ISP de la Gombe à Kinshasa.

Par Prosper GUBARIKA WA MUDI-WAMBA VANELLA, dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024