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1. Du statut du pronom personnel dans le discours de la CENCO

Sémantiquement, Riegel, Pellat et Rioul (1994 : 194) proposent que : « Un pronom se caractérise par la manière dont il réfère à ce qu’il désigne dans le discours. A cet égard, les pronoms sont des symboles incomplets (ou des formes ouvertes) dont le sens codé comporte, outre des traits relativement généraux (personne, chose, etc.), des instructions [...] qui permettent à l’interprétant, moyennant diverses procédures inférentielles, d’identifier ce à quoi ils réfèrent.»
A ce propos, Catherine Kerbrat-Orecchioni (1997: 36) pense que les déictiques sont des unités linguistiques dont le fonctionnement sémantico-référentiel implique une prise en considération de certains des éléments constitutifs de la situation de communication, à savoir le rôle que tiennent dans le procès d’énonciation les actants de l’énoncé, et la situation spatiotemporelle du locuteur, et éventuellement de l’allocutaire ».
Ainsi considérés, les pronoms personnels servant à codifier les rôles des participants discursifs (rôle actif et/ou passif) sont des mots qui n’ont jamais le même contenu, parce que celui-ci varie selon la situation et le contexte de communication. C’est pourquoi les déictiques de la première et de la deuxième personne sont considérés comme des déictiques purs, car, leur référent « est toujours accessible selon le même processus inférentiel » (Riegel et al. 2002 : 195).
Dans le discours de la CENCO à l’étude, le pronom personnel est un symbole indexical incluant, en contexte, le sujet productif (CENCO) qui se désigne par la deixis de la première personne nous et son auditoire hétérogène (direct et indirect) désigné par la deixis de la deuxième personne vous. D’une part, on est en présence d’un nous en position de force ou d’autorité assiégeant vous. Et, d’autre part, on a un nous qui prend en considération le vous et établit le rapport de collaboration actantiel.
Pour mieux saisir cette distinction, il est nécessaire de découvrir le rôle de la deixis personnel repérée dans le texte de la CENCO analysé.
Le théoricien Karl Bühler (1934), le premier à lancer des recherches en deixis, distingue deux champs dans la langue : le champ déictique et le champ symbolique. Pour ce théoricien, dans le champ déictique, il existe trois types de deixis : deixis personnelle, deixis spatiale et deixis temporelle. La somme de toutes ces deixis est appelée deixis égocentrique. Elle est ainsi nommée parce que, dans n’importe quelle situation de communication, c’est toujours le « ego-hic-nunc ou le moi-ici-maintenant » qui déclenche l’activité énonciative. Ici, nous nous focalisons sur la deixis personnelle ou pronoms personnels.
Comme nous l’avons fait remarquer précédemment, les deixis personnelles servent à codifier les rôles des participants discursifs ou des actants. Dans l’espace d’interlocution existent deux rôles : l’actif assumé par la première personne et/ou le passif assumé par la deuxième personne.

2. Du fonctionnement des pronoms personnels dans le discours de la CENCO

Les pronoms personnels regroupent deux types d’éléments au fonctionnement différent :
- je, tu, nous, vous, on qui sont des pronoms sans antécédent représentent toujours un des protagonistes d’une situation d’énonciation.
- il et tous les pronoms de la 3ème personne qui ont généralement un antécédent fonctionnent comme substituts anaphoriques car sa référence est liée à un élément linguistique.
Comme la référence de il et autres pronoms indiquant la 3ème personne est liée à un élément linguistique, ce pronom est anaphorique car sa référence est liée au contexte linguistique. Ce qui n’est pas le cas pour je, tu, nous, vous (on) qui sont des déictiques car leur référence est liée au contexte de l’énonciation ou à un élément extralinguistique. Cet aspect de chose fait que certains linguistes considèrent je/nous et tu/vous (on) comme des « personnes » car ils représentent les personnes de l’interlocution, et il « non-personne » étant donné qu’il anaphorise la tierce personne ou la personne exclue de l’espace interlocutif.
Pour Dominique Maingueneau (1981: 15), il est un pro-nom au sens strict, c’est-à-dire un élément anaphorique qui remplace un nom ou un syntagme nominal dont il tire sa référence. Selon Moignet (1981 : 92), il remplace la personne dont il est parlé, la personne passive, absente du système de l’interlocution. C’est la personne de tout ce que la pensée a appris à désigner, la personne inhérente à toute sémantèse, à tout ce dont le langage est capable de parler. Cette personne cardinale du substantif est perceptible dans les extraits ci-après : (1) « Aussi, attirons-nous l'attention de tous ceux qui se rendront à Kampala sur les pièges de ces négociations. Qu'ils n'hypothèquent pas l'unité de la nation congolaise, qu'ils n'avalisent pas des accords qui consacreraient la balkanisation de la RD Congo. »(1). (2)« La CENCO désapprouve la diabolisation volontairement distillée à l'endroit de Son Eminence le Cardinal, […] Elle lui réaffirme son soutien total et sa proximité. […] « l'Eglise qui, de par sa nature, a le droit d'intervenir dans les questions de foi et des moeurs, […] Elle a le droit de « porter un jugement moral même en des matières qui touchent le domaine politique […] La CENCO en appelle au respect des droits aux manifestations pacifiques […] Elle exige le respect et la considération dus aux autorités ecclésiastiques, en l'occurrence le Cardinal Archevêque de Kinshasa […] »(2).
Puissions-nous considérer avec Kerbrat-Orrechioni (1997) que Il(s) et elle(s) sont à la fois déictiques et représentants. Déictique, ils le sont négativement, parce qu’ils signalent que l’individu désigné ne fonctionne ni comme locuteur, ni comme interlocuteur mais comme personne passive, absente du système de l’interlocution. Vu qu’ils ont toujours besoin d’un antécédent dans leur cotexte, il(s) et elle(s) sont pronoms anaphoriques et/ou représentants.
Le système des pronoms personnels en français est ternaire. On peut le ramener à un système binaire en fragmentant les participants discursifs (c’est-à-dire le locuteur et l’allocutaire ou les allocutaires) des tiers ou personnes exclues de cette relation (c’est-à-dire “la troisième personne”). C’est là qu’on constate le problème du nous et du vous. Leur catégorisation dépend entièrement du contexte dans lequel ils sont employés. A ce propos, Catherine Kerbrat-Orecchioni (1981) trouve que le nous peut référer au je, tu et il(s) à la fois ; la classification sous l’une des deux catégories est impossible.
Ce point de vue est soutenu par Dominique Maingueneau (1981 : 14 ; 1994/1999 : 22). Pour ce dernier, nous est une « personne amplifiée » qu’il oppose à « la personne stricte ». La lecture soutenue de notre corpus révèle que la CENCO, dans sa posture de communauté discursive, s’est servie de ce nous au contenu plurivoque mais appréhensible grâce aux références et/ou aux cooccurrences.
Cet usage peut se justifier par le souci d’ajuster son image d’agent, d’expérienceur ou de patient en vue de manifester son autorité, de dissimiler le sens négatif du message transmis ou pour faire passer (de manière plus discrète) un message potentiellement désagréable à l’interlocuteur ou faire participer son auditoire à son activité énonciative.
Ce phénomène se signale dans la modification que subit l’extrait d’inspiration biblique auquel la CENCO a recouru pour conformer sa mission à celle du prophète Isaïe :
« Cependant, pour la cause de notre pays et l’avenir de notre peuple, nous ne nous tairons point (cf. Is 62,1) et nous ne baisserons pas le bras »(3).
Alors que le texte original dit : « A cause de Sion, je ne me tairai point, […] »(4).
Cette substitution de je (qui est dans le texte original du prophète Isaïe 62,1) par nous dans cette citation fonde la raison de l’analyse de nous en profondeur.
Ici, la CENCO préfère nous en lieu et place de je en vue d’ajuster son éthos prophétique. C’est un nous qu’Emile Benveniste (1966 : 235) qualifie de nous de majesté ou nous d’orateur lorsqu’il affirme que le je s’amplifie par nous en une personne plus massive, plus solennelle et moins définie.
Par ailleurs, signalons que je et tu ne peuvent indiquer les personnes qui sont a priori des sujets parlants ou agissants et/ou au moins capables de compréhension linguistique.
Du point de vue énonciatif, l’usage de ces indices personnels, dans un contexte de crise politico-sociale très prononcée, a permis à la CENCO, non seulement de décrire le référent et de déterminer la « relation existentielle » qu’elle entretient avec le peuple congolais, les acteurs politiques et les partenaires de la RD Congo, tous représentés par les déictiques (Jakobson, R., 1963: 179s), mais aussi de s’inscrire et d’inscrire son auditoire dans l’énonciation comme locuteur et allocutaire. Il sied de noter que la fonction d’énonciateur ne peut pas être faite seulement par je et celle d’allocutaire par tu ; ce rôle peut aussi être tenu par nous et vous.
En grammaire traditionnelle, on considère généralement nous et vous comme le “pluriel” de je et tu. Néanmoins, je et tu ne correspondent pas à nous et vous comme cheval correspond à chevaux ou il à ils. Cette particularité concernant la pluralisation de nous, fondamentalement différente de la pluralisation nominale, trouve l’origine dans son lien avec la première personne, à savoir la « personne subjective ». En effet, assertons avec Emile Benveniste (1966) qu’il est « clair que l’unicité et la subjectivité inhérentes à je contredisent la possibilité d’une pluralisation ».

3. Des cooccurrences des pronoms personnels dans le discours de la CENCO

La cooccurrence est la co-présence ou présence simultanée de deux unités linguistiques ou deux codes grammaticaux en corrélation au sein d’un même contexte linguistique, le paragraphe ou la phrase. Pour Wagner, R.L. (1970 : 99), la cooccurrence est le fait purement matériel que les signifiants s’y succèdent, chacun étant suivi ou précédé ou encadré par d’autres.
La fréquence des cooccurrences des pronoms personnels et de leur corrélats (signification linguistique) dans le discours de la CENCO à l’étude nous permettent de comprendre, à partir de la situation d’énonciation et de la situation décrite dans le co(n)texte, la déclinaison de la posture et du rôle de la CENCO, en particulier, ainsi que la part de responsabilité du peuple congolais dans la situation sociopolitique de la République Démocratique du Congo, en général.
Du moment où Guilhaumou et Monnier (2006) montrent que « dès l’origine moderne révolutionnaire, le mot, en discours, se charge d’acceptions différentes », Guiraud (1960 : 19) a affirmé subséquemment que le sens d'un mot « se définit finalement par la somme de ses emplois ». Mais comment faire pour sommer des emplois linguistiques des deixis personnelles repérées dans le discours de la CENCO en vue de déterminer leur signification ?
A mi-chemin, par le traitement des cooccurrences des pronoms personnels, nous entendons regrouper les coocccurrents des nous et vous suivant leur similarité ou leur dissimilarité en co[n]textes (un environnement textuel immédiat et contigu), et d’y repérer systématiquement les associations linguistiques récurrentes jugées comme significatives.
A ce niveau de notre étude, nous essayons d’explorer au travers des cooccurrents contextualisés un possible inventaire sémantique de ces indices de personnes (nous et vous) participant à la relation d’allocution, c’est-à-dire le locuteur et l’allocutaire ou les allocutaires. Ces cooccurrences sont du premier et du deuxième ordre. Leur analyse est faite principalement dans un but : la désambiguïsation sémantique et la recherche de similarités sémantiques ou synonymes (Martinez, 2000) des deixis personnelles très fréquents dans le discours de la CENCO.
Assertant avec Habert et al. (2004 : 570) qu’un mot à sens multiple « aurait des voisins moins proches entre eux qu’un mot univoque », nous nous proposons de considérer deux types de cooccurrences des pronoms personnels : les cooccurrences directes et les cooccurrences indirectes.
Cette considération nous permet de souligner, non seulement les liens ou les attractions entre les deixis nous et vous et leurs cooccurrences, mais aussi de les désambigüiser. Il sied de noter que le nous, dans le discours à l’étude est le référent de moi, CENCO, Eglise, pasteurs, (sujet producteur), peuple, fils du pays qui, comme être unique, singulier et pluriel en même temps, donne sa voix, exprime sa volonté, dénonce les niaiseries des acteurs politiques et appelle l’autre (vous) aux actions.

3.1. Des cooccurrences directes ou cooccurrences du premier ordre

Ce sont des formes impliquées dans des réseaux authentiques autour d’un mot-pôle (nous et vous) en vue de matérialiser les contraintes sémantiques et syntaxiques de la langue dans l’acte énonciatif de la CENCO. De cet acte, nous avons relevé autant de réalisations des cooccurrences directes en association et attraction multiples et simultanées en contexte avec les binômes nous et vous.
Nous posons que nous et vous sont des mots-pôles. Ils sont plus ou moins polysémiques, avec des sens liés à un prototype par un ensemble de principes relationnels sémantiques, plus ou moins flexibles. Leur désambigüisation.

3.1.1. Des cooccurrences de nous

Suite à la complexité sémantique de ces binômes, la deixis nous a, dans notre corpus, une co-présence statistique très élevée que vous. Il s’avère que c’est le mot le plus hétérogène sémantiquement ayant un degré de recoupement ou de monosémie plus faible. En voici une illustration : « Nous, Cardinal, Archevêques et Evêques membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), avons saisi cette occasion pour réfléchir sur la situation critique que traverse notre pays, suite au blocage du processus électoral.[…] Solitaires du destin de notre peuple et préoccupés par la tournure des événements, nous avons, dans la prière, tourné nos regards vers le seigneur, Maître des temps et de l’histoire, pour lui confier notre pays. »(5). « Vous conviendrez avec nous que c’est seulement par des élections transparentes que nous pourrons nous choisir des dirigeants responsables, à même d’assurer un nouveau mode de gouvernement de notre pays et de nous aider à construire un Etat de droit »(6).
L’apparition de nous, dans le même environnement que membres de la (CENCO), Solitaires du destin de notre peuple, préoccupés par la tournure des événements, avons saisi, avons tourné, nous aider…) justifie l’intention énonciative du locuteur : manifester son autorité, ajuster son image d’agent-expérienceur et/ou de patient. Il endosse la capacité, non seulement de réfléchir sur les maux qui rongent le peuple (pays) avec lequel il partage la souffrance (nous patient) à cause de l’absence de l’Etat de droit, mais aussi d’y suggérer une alternative : le choix des dirigeants responsables par la voie des élections transparentes.
A travers les cooccurrences de nous repérés dans les extraits ci-haut, force est de constater la mise en exergue, par le sujet producteur, de la lucidité, de l’infaillibilité de son mentale et de son projet d’inculquer son univers conceptuel au peuple, ses attitudes et ses valeurs, ses croyances et ses orientations idéologiques, ses attentes ou désirs et ses besoins, ses sentiments, etc. Pour y parvenir, il se sert des verbes dicendi ou verbes se trouvant à la base des verbes-thèmes de parole, de pensée, de perception et de jugement repris dans les énoncés ci-après : « […] nous adressons au Peuple congolais un appel à un sursaut patriotique et l’exhortation à ne pas perdre courage. »(7). « […] nous adressons cette exhortation à tous les fils et filles de la RD Congo… »(8). «Nous pensons que tout n’est pas encore perdu, si nous avons un esprit patriotique et la volonté politique. »(9). « […] nous constatons qu’il n’y a pas d’avancée significative.»(10).
Ces verbes sont porteurs et accoucheurs de contenus linguistiques. Aussi, instituent-ils une relation d’identité entre les cooccurrents de nous et le contenu conceptuel et/ou énonciatif.
Cependant, la visée de cette parole est illocutoire. Elle est fondée sur différents types de rapports ou relations. D’un côté on note la relation horizontale, d’égalité ou d’alliance symbolisant l’unité et la communion idéologique et doctrinale entre les membres de la corporation (Kerbrart-Orecchioni, C., 1992 : 37), les détonateurs illocutionnaires (Ibid. : 81) qui se liquéfient tous dans le nous collectif, Membres de la CENCO. Ce rapport est traduit par la présence de nous renforcé se trouvant dans le même environnement que le verbe « engageons ».
De l’autre, on dégage le rapport d’antagonisme contenu dans le verbe dénonçons et condamnons.
Entant que sujet modal (nous voulons apporter…) et auteur de la prise en charge énonciative (Nous nous engageons…Nous demandons…), nous sujet parlant a pour cooccurrent CENCO, Pasteurs, Fils du Pays, Serviteurs de la vérité comme on peut le lire dans les lignes ci-dessous : « Aussi, en tant que fils de ce pays et en vertu de notre mission de pasteurs, serviteurs de la Vérité et de la paix, nous voulons apporter notre contribution pour la consolidation de la paix, la sauvegarde de la démocratie et le respect de la Constitution. […] Nous nous engageons à mobiliser les fidèles chrétiens, les hommes et les femmes de bonne volonté […] Nous nous engageons également à poursuivre l’éducation civique et électorale de la population à la base pour l’aider à s’approprier la Constitution de la République. Nous demandons au Peuple congolais de faire preuve de vigilance […] »(12) « Fidèles à notre mission prophétique, nous voulons, en tant que Pasteurs et Congolais, apporter notre contribution, pour la tenue des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées »(13).
Entant que sujet-locuteur qui s’exprime et qui s’engage personnellement par son dire, l’épiscopat catholique pose des actes discursifs qu’il considère comme une vérité objective dans le but de faire agir, d'une certaine façon, son interlocuteur réel ou possible. C’est ce que nous retrouvons dans l’extrait ci-après : « Frères et soeurs Congolais, nous vous appelons tous à un sursaut patriotique. […] nous vous invitons à la vigilance afin que personne, même les élus de votre ethnie, n'instrumentalise votre identité pour vous opposer les uns aux autres en vue des objectifs inavoués. […] A toute la classe politique congolaise, nous vous rappelons que la nation est en danger. »(14).
Par l’emploi récurrent de nous associé aux verbes locutoires, la CENCO se montre responsable humain et auteur de la parole adressée pour informer, instruire, répondre à une question, avertir, ou persuader son auditoire qu’il désigne par vous associé aux formes linguistiques : Frères et soeurs Congolais, la classe politique congolaise, Excellence Monsieur le Président de la République, nos Elus, membres du Parlement, membres du Gouvernement, dirigeants des Partis politiques, nos partenaires, membres de la Communauté Internationale.
Cependant, leur co-présence nous permet, non seulement de désambigüiser la deixis nous, mais aussi de comprendre le comportement verbal de l’épiscopat catholique et de pénétrer les relations interpersonnelles des participants discursifs et l’objet discursif.
En effet, l’institution qui s’exprime à travers les prélats catholiques congolais se construit une image positive d’unité. C’est pour cette raison qu’ils font l’usage de nous qui représente un sujet collectif des verbes dicendi du type dire « Nous disons NON aux élections biaisées »(15), actifs du type conseiller « Nous vous exhortons à ne pas vous laisser manipuler par ceux qui vous incitent à la violence »(16) et du type faire « Les célébrations que nous avons organisées à cette occasion… »(17) et attributifs « […] nous demeurons persuadés ...»(18). « Le maintien en prison ou en exil des cas emblématiques n’est pas de nature à favoriser les élections inclusives et apaisées que nous voulons tous »(19). « Nous devons sauver le processus électoral… », « Nous devons prendre en main notre destin commun ».
La démarche énonciative du sujet parlant consiste à arborer devant l’opinion publique qu’en dehors du droit qu’il a de se prononcer sur la situation socio-politique du pays, d’avoir une position tranchée, il a aussi un rôle à jouer : transformer l’agir socio-politique des Congolais. C’est ce qui définit l’objectif de l’intervention épiscopale rapporté dans les extraits ci-dessous : « Aussi, en tant que fils de ce pays et en vertu de notre mission de pasteurs, serviteurs de la Vérité et de la paix, nous voulons apporter notre contribution pour la consolidation de la paix, la sauvegarde de la démocratie et le respect de la Constitution » (CENCO, novembre 2015 : §5).
« Cependant, réconfortés dans notre ministère pastoral à être des veilleurs, « des hommes d’espérance pour notre peuple » et à apporter notre contribution pour l’avenir heureux de notre nation, nous voulons rappeler à notre Peuple et à nos gouvernants des exigences fondamentales qui doivent être honorées, afin de parvenir à une sortie de crise susceptible de relancer le processus électoral dans un climat apaisé » (CENCO, juin 2016 : §6).
Si l’on étudie l’emploi des cooccurrents de nous, non seulement dans leur contexte linguistique, mais en rapport avec l’environnement propre à chaque message constituant notre corpus (paratextuel), on perçoit deux choses. D’une part, les cooccurrents syntaxiques « nous devons » et « nous voulons » construisent la figure d’un sujet prenant en charge toutes les responsabilités et les décisions, s’instituant en instance d’action avec l’ardeur de combattant. Il s’agit là de nous de différenciation.
D’autre part, les cooccurrents paradigmatiques de nous exclusifs construisent la figure d’une instance animée d’une conviction profonde, témoignant d’une attitude de protection et d’écoute, de sincérité des sentiments, d’une ardeur faite davantage de courage et de ténacité, différent des autres « fils de ce pays ». Il s’agit là de nous d’appropriation. Cette dernière est portée par le qualificatif « solitaires », les nominatifs «pasteurs, serviteurs de la Vérité et de la paix », « CENCO » qui sont des cooccurrents paradigmatiques de la deixis nous.
Dans ce contexte d’énonciation, ce va-et-vient entre nous exclusif de différentiation et d’appropriation évoque le vouloir-faire et le devoir-faire qui engagent le locuteur collectif dans l’injonctif et entretient des rapports resserrés avec le volitif et le déontique. Ceux-ci suscitent les actes du locuteur qui tient à répondre au « Que devons-nous faire ? »(20) et à orienter l’action socio-politique des destinataires. Cette situation apparaît, à titre illustratif, à travers les structures cooccurrentielles [nous+V+inf.] et [nous+apposé+V+objet] tirées des (25) « nous voulons apporter notre contribution […] » et (26) « nous voulons rappeler à notre Peuple et à nos gouvernants des exigences fondamentales […] ».
A cet effet, assertons avec Laurent Gosselin (20101 : 362) que, dans un énoncé à modalité intra-prédicative comme « Nous devons sauver le processus électoral »(21), la deixis nous est exclusive et ou discriminatoire. Il est une instance de validation revêtant le statut syntaxique d’opérateur prédicatif. Du fait que la CENCO est le sujet de la prédication et l’agent du procès intentionnel sur lequel porte l’obligation, ce statut d’opérateur prédicatif et d’instance de validation lui revient.
Cependant, la CENCO se présente à la fois comme sujet autoritaire, patriotique, sociétale et religieuse, porteur de la souveraineté populaire (nous exclusif) et comme un leader différent des autres (nous inclusif).
Dans le premier cas, la deixis personnelle nous a des nominatifs Cardinal, Archevêques et Evêques (Membres de l’organe décisionnel) associés à la forme pronominale notre/nos comme cooccurrences indirectes ou cooccurrences du deuxième ordre. Retrouvons cela dans ces extraits : « Nous, Archevêques et Evêques […] Nous vous le demandons instamment : il ne faut céder ni à la peur ni au fatalisme. Une minorité de concitoyens a décidé de prendre en otage la vie des millions de Congolais. C’est inacceptable ! Nous devons prendre en main notre destin commun(22).
Ce nous présent dans «Nous, Archevêques et Evêques […] Nous vous le demandons instamment […] » est un nous discriminatoire, autoritaire et/ou exclusif. Il est très récurent dans le discours étudié. Il a pour cooccurrences paradigmatiques directes « Archevêques et Evêques Membres de la CENCO ». Alors qu’il en cooccurrence indirecte « fils du pays, Pasteurs, Serviteurs de la Vérité… » : « C’est en vue de cette alternance que nous, vos Pasteurs, formulons les recommandations suivantes pour améliorer les conditions des élections que nous attendons le 23 décembre 2018. »(23).
« Dans nos différents messages antérieurs, nous avons condamné le projet de balkanisation de la RD Congo, […] Après notre visite pastorale de solidarité […] la situation n'a fait qu'empirer […]. Fidèles à notre charge de pasteurs, appelés par le Seigneur Jésus Christ à oeuvrer pour l'unité du genre humain dans notre pays, nous invitons instamment toute la population congolaise à l'unité nationale. […] En vertu de notre mission prophétique, nous avons entrepris divers contacts avec nos gouvernants, la classe politique de notre pays…»(24).
A travers « Pasteurs, Serviteurs de la Vérité… », « Dans nos différents messages », « notre visite pastorale », « notre charge de pasteurs », « notre mission prophétique », le sujet producteur endosse la posture de possesseur-expérienceur et agent renvoie au locuteur-initiateur de l’acte énonciatif étudié.
A travers cet acte élocutif, la CENCO s’exprimant à l’aide du pronom personnel de première personne, accompagnés de verbes de modalité, d’adverbes, de formes pronominales et de qualificatifs qui révèlent son implication décrivant son point de vue personnel, met en jeu le constat, l’opinion, l’appréciation, l’obligation, la promesse et la déclaration.
Son intention énonciative est de déclencher un nouveau comportement dans le chef de l’autre du langage qu’elle assiège et avec qui elle fait corps à travers « fils du pays » et « notre Peuple », les cooccurrents de nous patriotique et impératif à valeur déontique. Ces formes significativement associées sont reprises, à titre illustratif, dans ces extraits : « A nous-mêmes, Peuple congolais : continuons à exiger des élections crédibles dans le respect du calendrier électoral publié […] Résistons à l’achat de conscience et aux manipulations politiciennes. »(25). « A nous tous Congolais : Prenons conscience que nous, Peuple congolais, sommes le souverain primaire et qu’il n’y aura pas de changement sans l’implication de chacun de nous » ; Prenons connaissance du calendrier électoral ; Demeurons vigilants et assurons le suivi des garanties et des dates péremptoires du calendrier pour les faire respecter ; Participons activement au processus électoral ; En cas de besoin, manifestons notre désapprobation de manière pacifique, en rejetant tout recours à la violence, conformément à la Constitution »(27).
En employant le nous impératif, la CENCO fait corps avec le gouverné ou le petit peuple qu’elle sur lequel elle prend de l’ascendance en l’incitant à l’action. Par ce fait, elle exclut le gouvernant ou les partisans du pouvoir (vous) de son projet (Blanche-Benveniste et al, 1984)(28) comme on peut le lire dans ce qui suit :
« A nous tous, chers frères et soeurs, membres la Société Civile : Gardons notre identité d’organisation apolitique, sans nous laisser inféoder à un quelconque regroupement politique ; Veillons à assurer le suivi permanent de la réalisation des activités prévues dans le calendrier électoral et interpeller chaque institution de la République suivant ses responsabilités.»(29) « Que le sang versé de nos compatriotes soit un ferment pour une alternance salutaire dans notre pays. Nous devons honorer leur mémoire. C’est le moment d’exercer notre droit de souverain primaire […]. Notre pays a plus que trop souffert des violences de tout genre, il a besoin d’une paix durable pour sa reconstruction. […] Si nous avons compris d’où nous viendra la paix (cf. Lc 19, 42), alors prenons avec responsabilité ce rendez-vous de notre histoire. »(30)
La lecture soutenue du discours de la CENCO nous révèle que la valeur du notre/nos est très difficile à définir. D’un côté, le sujet producteur emploie notre/nos ayant une valeur locutionnaire exclusivement ostentatoire conférant au sujet parlant une dimension autoritaire « notre visite pastorale de solidarité », « Fidèles à notre charge de pasteurs », « notre mission prophétique », « nos différents messages antérieurs ».
De l’autre, il l’emploie en lui attribuant une valeur locutionnaire inclusive « notre nation », « notre pays », « nos gouvernants » augurant l’unité ou la communion. Cette assertion est identifiable dans les énoncés ci-après :
- « Nous devons prendre en main notre destin commun »(31)
- « nous, Peuple congolais, sommes le souverain primaire et qu’il n’y aura pas de changement sans l’implication de chacun de nous »(32)
- « que le Seigneur nous donne la clairvoyance de ce que nous devons faire et la force de l’accomplir pour un Congo meilleur qu’aujourd’hui »(33)
Les termes « frères », « soeurs », « fils et filles », « nos compatriotes », « notre droit », « notre pays » et « notre histoire » en cooccurrences avec nous qui demeure inclusif et parfois, pathémique, impératif font de celui-ci un nous sociétal ou familiale comme on peut le lire dans les extraits ci-dessous : « Filles et fils de la RD Congo, les élections ne sont pas une fin en soi. Elles ne nous seront utiles que si nous sommes conscients de ce qui doit être changé pour l’avènement d’un Congo plus beau qu’avant. »(34)
Ces modalités extra-prédicatives confèrent aux cooccurrences de nous inclusif (CENCO et peuple congolais) le statut métaprédicatif (le souverain primaire) et les instituent en agents responsables des situations posées comme obligatoires ; c'est-à-dire ceux qui doivent s’impliquer pour le changement voulu par tous.
Ainsi, peuple est fortement associé à nous de la CENCO qui se définit à travers lui et qui tient à tout prix à influencer.
A cet effet, la CENCO veut « faire croire », « faire agir » ou « inciter à faire » son auditoire se trouvant en position de « devoir croire » ce qu’elle lui dit en fondant son acte d’influence sur la visée d'« incitation » et sur les relations interpersonnelles.
Ces relations sont établies et dictées par la distance et l’identité sociales et/ou fonctionnelles de chacun des participants discursifs, paramètre justifiant l’usage de vous, élément linguistique de signification, de référence dont les cooccurrences sont à repérées dans le co(n) texte.

3.1.2. Des cooccurrences de vous

La deixis vous comporte différentes valeurs référentielles en fonction du contexte dans lequel il est utilisé. Dans notre corpus, les cooccurrences de cette deixis correspondent aux relations interpersonnelles instaurées par l’usage, dans l’acte allocutif, des verbes du type « exhorter », « demander » et « recommander » et la fonction grammaticale, sujet ou objet. Cet acte met le locuteur en position dominante par rapport à son auditoire et convoque l’interpellation, l’injonction, l’autorisation, l’avertissement, la suggestion et/ou la proposition. Retrouvons cela dans ces énoncés tirés de l’extrait (12) :
1. A Vous, Excellence Monsieur le Président de la République, nous vous exhortons à rassurer l’opinion… ».
2. « A vous, nos Elus, membres du Parlement, Nous vous demandons de : Adopter avec diligence les lois justes… ».
3. « A vous, membres du Gouvernement, Nous vous recommandons de : Veiller au respect des libertés de manifestation et d’expression… ».
4. « A vous, dirigeants des Partis politiques, Nous vous demandons de : Proposer des projets de société pertinents… ».
5. A « vous nos partenaires, membres de la Communauté Internationale, Nous vous exhortons à : Accompagner le Peuple congolais à faire respecter… ».
Par l’emploi de ces verbes, la CENCO assiège son allocutaire, les forces vives, les acteurs politiques et les partenaires de la République qui sont en cooccurrence avec la deixis vous. Retrouvons cela dans les extraits ci-dessous : « Peuple congolais, nous vous prenons à témoin. […] Nous vous prévenons contre les beaux parleurs et les vendeurs d’illusions… Méfiez-vous surtout de ceux qui distribuent l’argent et d’autres multiples cadeaux pour acheter vos voix. […]
Vous conviendrez avec nous que c’est seulement par des élections transparentes que nous pourrons nous choisir des dirigeants responsables […] A vous étudiants et jeunes compatriotes, la Nation a besoin de votre enthousiasme et de votre implication. Vous n’êtes pas seulement l’avenir du pays, vous en êtes le présent. ». « Frères et soeurs, nous vous invitons à la vigilance… votre identité pour vous opposer les uns aux autres en vue des objectifs inavoués. »(35) « A vous, les Jeunes : Nous vous exhortons à ne pas vous laisser manipuler par ceux qui vous incitent à la violence ou vous enrôlent dans des groupes armés ou des milices. L’avenir de la RD Congo vous appartient, préparez-vous de manière responsable dès maintenant à assumer vos responsabilités pour construire un Congo plus beau qu’avant »(36) « A Vous, Excellence Monsieur le Président de la République, […] nous vous exhortons à rassurer l’opinion par une déclaration publique que vous ne serez pas candidat à votre propre succession […].
Pour dissiper le flou que « A vous », pronom anaphorique entretiendrait, l’épiscopat catholique, appelée à déterminer ou à définir son auditoire vers lequel le discours est orienté, a utilisé une chaîne de coréférences que la construction d’une relation et d’une interprétation anaphoriques interroge. Il s’agit des constructions comme « Peuple congolais, […] Nous vous prévenons », « nous vous invitons », « Méfiez-vous… », « Excellence Monsieur le Président de la République […] nous vous exhortons à rassurer l’opinion…», « étudiants et jeunes compatriotes […] vous n’êtes pas seulement l’avenir […] vous en êtes le présent », « préparez-vous ».
Par ces lexèmes, le sujet producteur établit non seulement les rapports de coréférence entre les participants discursifs (peuple, acteurs politique et gouvernants), mais aussi la relation d’identité référentielle (Adam, J.-M., 2011 : 126) entre le sujet prédicatif et l’objet énoncé repris par la forme anaphorique vous. L’usage de ce pronom concerne l’expression des sentiments, des passions, des attitudes psychologiques et axiologiques de la CENCO, sujet parlant à l’égard d’un référent.
De ce fait, le locuteur, prend de l’ascendance sur son auditoire en utilisant tantôt l’interpellation, tantôt l’injonction. Sa visée est de les amener tous à s’engager dans la recherche de solution pour une sortie de crise pacifique.
Il sied de noter que, dans le discours de la CENCO, les cooccurrences de vous sont des reprises tout à fait classiques. Ces reprises sont des anaphores associatives, les hyperonymes « peuple congolais », les hyponymes « frères et soeurs, étudiants et jeunes…» fonctionnant dans un sens tout à fait canonique. Leur emploi détermine, non seulement, les relations d’ascendance et/ou d’alliance qui existent entre l’épiscopat catholique et le peuple congolais, les relations de collaboration et/ou d’antagonisme existant entre les prélats catholiques et les autorités congolaises, mais aussi l’appropriation (vos voix) des actions socio-politiques à mener ou menées. C’est pourquoi nous assertons que vous est une deixis sociale. Son usage se réfère à l’utilisation d’expressions qui établissent des distinctions sociales selon le rôle des participants à l’acte communicationnel.

Conclusion

En concordance avec ce qu’atteste Benveniste (1966), nous avons pu constater que la CENCO, dans son discours, s’est évertué à créer sa propre identité et celle de son auditoire par l’usage des pronoms personnels que Sarfati, G.-E., (2007) appelle individus linguistiques en cooccurrence avec d’autres unités linguistiques.
La contextualisation de ces cooccurrences qui sont de deux ordres (direct et indirect) nous ont permis, non seulement de désambigüiser les pronoms personnels représentants les partenaires discursifs (locuteur et allocutaire), mais aussi de définir, pour chacun de ses mots, un inventaire de ses sens possibles ainsi qu’une caractérisation de chacun d’entre eux.
De ce fait, nous nous sommes rendue compte que, dans ce discours, les deixis nous et vous ont une fréquence élevée d’emploi par rapport à d’autres pronoms. A cet effet, nous les avons considérés comme des éléments isotopiques complexes aux acceptions pluridimensionnelles à décrypter.
Restant dans la même veine, nous avons constaté que l’emploi de vous se fonde sur le principe d’altérité et relationnels sémantiques plus ou moins flexibles. D’une part, cette deixis est utilisée pour affirmer la distance hiérarchique et fonctionnelle existant entre l’épiscopat et son allocutaire intégré (Maingueneau, D., 1981 : 18-19) ; d’autre part, il est employé comme forme de politesse en raison de la distance sociale. Il se réfère ainsi à l’utilisation d’expressions qui établissent des distinctions sociales selon le rôle des participants à l’acte communicationnel.
Les approches référentielles et cooccurrentielles nous ont permis d’identifier et d’établir les rapports entre les pronoms personnels et ces unités. Ce qui nous a aidé à apporter de précision sur l’identité socio-discursive des participants discursifs en présence et d’en dégager les relations référentielles.
En termes d’identité, il ressort de notre analyse que l’instance de locution du discours épiscopal ne constitue pas une réunion d’Evêques indifférenciés, mais un bloc uni qui, par l’usage de nous, associé à la forme pronominale notre (nos) spécifiant la possession ou l’appartenance collective, et par l’acronyme CENCO, se construit une image positive d’unité qui représente une communauté discursive. Il s’agit de ce que Ruth Amossy (2010 : 157) appelle des « individus sociaux généraux » ayant « une oeuvre commune à accomplir […] une oeuvre discursive ».

Notes
1. PEUPLE CONGOLAIS, LEVE-TOI ET SAUVE TA PATRIE. Fidélité à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de la RD Congo (cf M 14, 35) Message du Comité Permanent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) sur la situation sécuritaire dans notre pays, Kinshasa, 2012, §15

2. LA CENCO DENONCE LES ATTAQUES CONTRE L'EGLISE CATHOLIQUE ET SA HIERARCHIE, Point de Presse tenu par Monseigneur Marcel UTEMBI Tapa, Président en exercice de la CENCO, Kinshasa, le 11 janvier 2018, §§8-9.

3. LE PAYS VA TRES MAL. DEBOUT, CONGOLAIS !, Message du 54ème Assemblée plénière ordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du CONGO (CENCO), Kinshasa, le 23 juin 2017, §17c.

4. LA BIBLE CATHOLIQUE, version électronique ; Isaïe 62,1.

5. LE VEILLEUR AVERTIT SON PEUPLE (Cf. Ezéchiel 3,16) Appel à La responsabilité des acteurs politiques pour la sauvegarde de la Nation, Message de la 53èmeAssemblée Plénière ordinaire des Evêques Membre de la Conférence Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa, 2016, §1

6. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42), Kinshasa 2018, §14.

7. NON AU BLOCAGE. Face aux tribulations du moment : prenez courage, car le Christ a vaincu le monde (cf. Jn 16,33). Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa, 2017, §2b.

8. LE VEILLEUR AVERTIT SON PEUPLE (Cf. Ezéchiel 3,16) Appel à La responsabilité des acteurs politiques pour la sauvegarde de la Nation, Message de la 53èmeAssemblée Plénière ordinaire des Evêques Membre de la Conférence Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa, 2016, §1c

9. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42), Kinshasa, 2018, §11e.

10. ALLONS VITE AUX ELECTIONS. Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa 2017, §3a.

11. FAUDRAIT-IL QUE LE SANG COULE ENCORE EN R.D.C ? Message du Comité Permanent Extraordinaire de la CENCO pour la réussite du processus électoral, Kinshasa, 2015, §§6-7.

12. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42), Kinshasa, 2018, §2.

13. PEUPLE CONGOLAIS, LÈVE-TOI ET SAUVE TA PATRIE Fidélité à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de la RD Congo (cf M 14, 35). Message du Comité Permanent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) sur la situation sécuritaire dans notre pays, Kinshasa, le 05 décembre 2012, §§11.13.

14. SAUVONS LE PROCESSUS ELECTORAL « Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu » (Mt 18,11), Message de la 55ème Assemblée Plénière de la conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) Kinshasa, 2018, §11b.

15. Idem, §15

16. ALLONS VITE AUX ELECTIONS. Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa 2017, §2

17. FAUDRAIT-IL QUE LE SANG COULE ENCORE EN R.D.C ? Message du Comité Permanent Extraordinaire de la CENCO pour la réussite du processus électoral, Kinshasa,

18. SAUVONS LE PROCESSUS ELECTORAL « Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu » (Mt 18,11), Message de la 55ème Assemblée Plénière de la conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) Kinshasa, 2018, §6.

19. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42), Kinshasa, 2018, §3.

20. SAUVONS LE PROCESSUS ELECTORAL « Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu » (Mt 18,11), Message de la 55ème Assemblée

Plénière de la conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) Kinshasa, 2018, §2.

21. LE PAYS VA TRES MAL. DEBOUT, CONGOLAIS !, Message du 54ème Assemblée plénière ordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du CONGO (CENCO), Kinshasa, 2017, §19.

22. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO, « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42)

23. PEUPLE CONGOLAIS, LÈVE-TOI ET SAUVE TA PATRIE Fidélité à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de la RD Congo (cf M 14, 35). Message du Comité Permanent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) sur la situation sécuritaire dans notre pays, Kinshasa, 2012, §2

24. SAUVONS LE PROCESSUS ELECTORAL « Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu » (Mt 18,11), Message de la 55ème Assemblée Plénière de la conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) Kinshasa du 25 au 29 juin 2018, §14.

25. ALLONS VITE AUX ELECTIONS. Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa 2017, §7.

26. BLANCHE-BENVENISTE C., DELOFEU J., STEFANINI J. & VAN DEN EYNDE K., (1984), L’approche pronominale et son application à la langue française. Paris: SELAF.

27. ALLONS VITE AUX ELECTIONS. Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa 2017, §14.

28. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42), Kinshasa, 2018, §16.

29. LE PAYS VA TRES MAL. DEBOUT, CONGOLAIS !, Message du 54ème Assemblée plénière ordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du CONGO (CENCO), Kinshasa, 2017, §19.

30. LE PEUPLE CONGOLAIS CRIE SA SOUFFRANCE (cf. Exode 3,7). Allons vite aux élections, Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Evêques Membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), Kinshasa, 2017, §7.

31. ASSEMBLEE PLENIERE EXTRAORDINAIRE DE LA CENCO « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! » (Lc 19, 42), Kinshasa, 2018, §36.

32. Idem, §12.

33. PEUPLE CONGOLAIS, LÈVE-TOI ET SAUVE TA PATRIE Fidélité à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de la RD Congo (cf M 14, 35). Message du Comité Permanent de la Conférence Episcopale, Kinshasa, 2012, §11a.

34. SAUVONS LE PROCESSUS ELECTORAL « Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu » (Mt 18,11), Message de la 55ème Assemblée Plénière de la conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) Kinshasa du 25 au 29 juin 2018, §15.

Par Josée VUNZA KAHUNGU, dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024