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L’ÉVOLUTION DU FER CHEZ LE PEUPLE NGBANDI : DE L’ARME BLANCHE À L’ARME À FEU
(DU 18ème AU 21ème S.)
THE EVOLUTION OF IRON AMONG THE NGBANDI PEOPLE : FROM BLADED WEAPON TO THE FIREARM (18th to 21th CENTURY)

Salomon KOYAMBUTU THOLASE
salomon.tholase@gmail.com
+(243) 818 039 588

Résumé

Le territoire de Yakoma est habité presque dans sa totalité par des Ngbandi. Ils sont considérés d’une part comme les grands défricheurs de la grande forêt équatoriale, et d’autre part comme pêcheurs sur la rivière Ubangi. A côté de ces deux qualités, les Ngbandi sont aussi des grands sculpteurs même si très peu de chercheurs abordent la question relative à leur artisanat. L’évolution du fer que nous étudions ici sont des produits de l‘artisanat. Depuis le 18ème et 19èmesiècles, les produits en fer issus du territoire de Yakoma, se répandent dans les régions situées au-delà de ce territoire. Une catégorie de cette population a quitté l’étape des outils en fer comme de lances, couteaux, haches, houes, harpons, monnaies etc. pour s’adonner à la fabrication des armes à feu.

Mots-clés : évolution, fer, arme blanche, arme à feu, Ngbandi
Reçu le : 5 janvier 2024
Accepté le : 20 juin 2024

Summary

The territory of Yakoma is inhabited almost entirely by the Ngbandi. They are considered on the one hand as the great clearers of the great equatorial forest, and on the other hand as fishermen on the Ubangi River. In addition to these two qualities, the Ngbandi are also great sculptors, even if very few researchers address the question of their craft. The evolution of iron that we are studying here are products of craftsmanship. Since the 18th and 19th centuries, iron products from the Yakoma territory have spread to the regions beyond this territory. A category of this population has left the stage of iron tools such as spears, knives, axes, hoes, harpoons, coins etc. to engage in the manufacture of firearms.

Keywords : evolution, iron, bladed weapon, firearm, Ngbandi
Received : January 5th, 2024
Accepted : June 20th, 2024

Introduction

Selon les récits, les Ngbandi seraient partis de la région du Darfour et du Kordofan au Soudan1 (Ndaywel è Nziem, 2012 : 7), lire aussi Monographie du Nord Ubangi, 2019 : 76). Durant la période antérieure à l’arrivée des Ngbandi vers 18èmeSiècle, Yakoma semble avoir connu des occupations successives et cette population (Ngombe, Pakabete etc.) connaissait déjà l’utilisation du fer. Elles ont été refoulées par les Soudanais. Comme nous dit Heijboer : « Le grand groupe qui habitait le sud de Yakoma, fut contraint de partir après de vaines résistances aux combats aux alentours de Yakoma contre les Ngbandi. Les Ngbandi (soudanais) beaucoup mieux équipés battirent les Ngombe. Ils furent refoulés vers l’ouest et vers le sud »7 (Heijboer, 1947 : 63-69). C'est le schéma classique, tel qu'on le lit dans de nombreux travaux sur cette région2. (Tanghe, 1938 : 361-389. A lire aussi Van Der Kerken, G., 1944 : 3. Voir aussi : Tshibangu (Dr), D., 1978 : 8).

Le vieux marché interrégional de Yakoma (Limbongo7) situé au confluent de Mbomu et Uélé permet de renforcer la commercialisation des armes à feu. Ce marché unit les riverains et les gens de l’intérieur mais aussi les 4 pays africains notamment : la République Centrafricaine, le Tchad, le Cameroun et le Soudan du sud. Les forgerons de Yakoma ont multiplié la production des armes à feu pour vendre non seulement à la population locale, mais aussi aux étrangers qui viennent pour ce grand rendez-vous.
Notre étude tente de répondre aux questions ci-après :
- Pourquoi y a-t-il eu l’évolution du fer et la production des armes à feu à Yakoma ?
- Quelle est la finalité d’une telle production ?
- Que prévoit l’Etat congolais pour sécuriser les fabricants et les acheteurs de ces armes à feu ?

Pour mener à bien notre étude, nous avons fait recours à la méthode iconographico-iconologique. Panofsky définit l’iconographie comme étant une branche de l’histoire de l’art qui étudie la représentation ou le sens d’une oeuvre d’art. La première des techniques de récolte des données à laquelle nous avons recouru est la technique documentaire, à propos de laquelle Stéphane Beaud et Florence Weber8 (BEAUD et WEBER, 1987 : 550-556) allèguent que « pour s’engager dans une enquête de terrain, il faut au préalable se mettre rapidement dans le bain et lire non de façon désintéressée, non de façon scolaire, mais de façon active et inquiète ».

1. Brève présentation du territoire de Yakoma

Successivement nous allons présenter le cadre géographique et le cadre démographique.
Yakoma doit sa création à l’ordonnance n°78/013 du 27 janvier 1978. Il s’étend sur une superficie de 17. 365 km2
Il a pour limite :
 Au Nord : la rivière Ubangi qui le sépare de la République Centrafricaine et le territoire de Bondo dans la province du Bas-Uélé.
 Au sud : le Territoire de Bumba dans la province de la Mongala.
 A l’est : le territoire d’Aketi dans la province du Bas-Uélé.
 A l’ouest : le Territoire de Mobayi-Mbongo et de Businga8. (OMASOMBO, J, NGBAKPWA, L, GONZATO, D, 2019, p.37)

Ce territoire est subdivisé en trois secteurs à savoir : Abumombazi, Wapinda et Yakoma, cité et chef-lieu dudit territoire.
La population du Territoire de Yakoma est une population mélangée mais fortement dominée par le peuple Ngbandi. A côté de ces derniers, il y a des immigrés Gezon et Pakabete. Cette minorité est localisée dans les groupements Pombi, Mondalangi, Mongende-Sud et Modunga du secteur d'Abumombazi, tirant son origine des Groupements Bozame, Bomongo, et Monzwambe en secteur de Businga. Les autres se sont installés dans les groupements de Likwangola en secteur d'Abumombazi, de Lite-Bala et de Kashi en secteur de Wapinda, en provenance de la chefferie Mobenge-Mondila en Territoire de Bondo. Ce peuple minoritaire Gezon entretient jusqu'à nos jours des relations familiales avec les membres de ses clans d'origine qui sont reconnus comme tribus à part entière nommées Apakabete à Businga, et Babenge à Bondo9. (Ndolete Gerengbia, 2021 : 72-73. Lire aussi Annaert. J, 1960 : 74).

2. Usage du fer dans le territoire de Yakoma

Comme partout ailleurs, "Dans les sociétés africaines, c'était l'artisan qui était à la base de tout progrès technique. C'était encore lui qui fournissait à la société tous les instruments nécessaires à sa bonne marche10 (Mumbanza mwa Bawele, 1980 : 114.).
A Yakoma par exemple, le minerai était produit localement et il y a eu même des villages qui se sont distingués dans ce métier du fer. Il existait au village Tere, dans le groupement Gembele, sur la colline "Tanda Mboma", trois puits d'extraction permettant l'accès au minerai qui était taillés en gros morceaux en forme d'ignames, d'où le nom "mboma": une variété d'igname, dont le tubercule "mboma" était très gras10 (Ngbakpwa te Mobusa, 1992 : 125)
Au pied de la colline étaient installées trois fonderies (creusets) fonctionnant chacune avec trois ou quatre soufflets et destinées à transformer en lingot le minerai concasse et mélange avec du charbon de bois. Le lingot ainsi obtenu n'était cependant pas pur, car il contenait les traces des impuretés et de charbon de bois, une deuxième opération d'épuration était nécessaire, celle-ci se passait ailleurs11 (Ngbakpwa te Mobusa, 1992 : 123)

Le lingot était coupé en deux ou trois morceaux et vendu. Les forgerons par une nouvelle fonte, parvenaient à épurer le fer. Le lingot devenu ainsi pur se vendait vers 1929/30 à 10 ou 15 fr12 (Tanghe, 1938 : 106).
Le fer ainsi produit se répandait dans toute la région du Haut-Ubangi. Le fer était produit sous deux formes commerciales : l'une en fer de lance, qui servait de monnaie [et la chasse] chez les Ngbandi, le Nzakara et les Zandé ; l'autre en fer de houe (kpwa), principal outil agricole, demandé par les Ngbandi de l'intérieur, les Nzakara et les Zandés. Dans la région actuelle de Yakoma, il y avait donc parmi les riverains, des clans entiers qui s'étaient spécialisés dans la production et le commerce du fer13 (Ngbakpwa te Mobusa, 1992). A lire aussi Omasombo, Ngbakpwa te Mobusa, Gonzato, 2019 : 119-154).

Comme écrit Marinel, les villages étaient des véritables cités artisanales : "Les A-Bodos (Gbodo), les A-Biras, les Gembélés établis au confluent du Mbomu et de l'Uelé et dans le Bas-Uelé sont les populations vivant principalement de cette industrie (Omasombo, Ngbakpwa te Mobusa, Gonzato, 2019 :124).
C’est pourquoi, les forgerons jouissaient d’une grande estime de la société. Comme pense Tanghe, chez les Ngbandi, les forgerons se situaient certainement après le chef, qui est l'homme le plus important du village. A la base du prestige de forgeron, se trouvait d'abord le fait que dans la société ngbandi, la richesse s'évaluait généralement en objets de fer dans le versement de valeurs dotales ; le prestige du forgeron tenait ensuite au fait que l'unité monétaire de ce peuple était en ce métal. Les forgerons se groupaient souvent en corporation pour laquelle il existait des rites d'initiation.
Ces rites consistaient à faire manger à l'initié de la nourriture préparée avec 'herbe des forgerons", une sorte d'iris mélangée avec de petits crabes, des vers de terre et des sangsues. Au départ, l'activité de forge était une exclusivité des riverains Bila, établis sur les rives de l'Uélé, en amont de son confluent avec le Mbomu.

2.2. Rôles du fer chez les Ngbandi de Yakoma.

Chez les Ngbandi, les produits en fer jouent plusieurs rôles. Comme nous explique Ngbakpwa te Mobusa Léopold, Les produits fabriqués se rapportaient à divers domaines et répondaient aux besoins de la pêche, de la chasse, de l'agriculture, de l'esthétique, de la monnaie, etc. Ainsi pour :
1. La pêche : lances, harpons : communément appelé tô
2. La chasse : les lances, le grelot, le couteau à double tranchant sous forme d’épée : appelé respectivement : tô, ngbao, zabé
L'agriculture : la machette, la hache, la houe, appélées en ngbandi : kpangbala ou bà, do, kpua
3. La parure pour l'esthétique : la lame pour se raser, lame pour
4. inciser, appelée en ngbandi respectivement zowe et kpweka.
5. Les instruments de musique : le gong, la cloche, : appelés en ngbandi respectivement ngbongbo etc. kpworo ou encore ngbanda, koro ou kebe
6. La monnaie : la lance (paquet de dix).

Comme nous avons dit ci-haut, les populations établies à l'intérieur qui vivant de l'agriculture et de la chasse, avaient besoin, pour leurs activités de plusieurs outils en fer. Ces derniers sont à la base du développement agricole et artisanal de la société Ngbandi. Nous allons remarquer que presque tous les objets en fer ont une partie en bois et en d’autres matières(vannerie) pour la solidifier et faciliter l’utilisation.

Figure n°1 : Couteau en fer Ngbandi
Source : conservé à l’Institut des Musées Nationaux du Congo (I.M.N.C). Reserve B. consulté le 06 juillet 2022

Figure n°2 : Couteau en fer Ngbandi
Source : conservé à l’Institut des Musées Nationaux du Congo (I.M.N.C). Reserve B/ au-dessus de l’armoire 45A. Consulté le 06 juillet 2022

Figure n°3 : Hache de parade en fer Ngbandi
Source : Hache de parade Ngbandi conservée au MRAC, EO.1980.2.2009, photo J-M.Vandyck., Voir aussi la monographie du Nord-Ubangi, p.124.

Figure n°4 : Monnaie en fer Ngbandi
Source : Monnaie Ngbandi conservée au MRA EO.0.0.2195-2, Photo H.Vandenbergen. Voir aussi la monographie du Nord-Ubangi, p.124.

Figure n°5 : Hache en fer Ngbandi
Source : conservé à l’Institut des Musées Nationaux du Congo (I.M.N.C). Reserve B/ au-dessus de l’armoire 7. Consulté le 22 juillet 2022

Figure n°6 : Objet en fer Ngbandi
Source : conservé à l’Institut des Musées Nationaux du Congo (I.M.N.C). Reserve B/ au-dessus de l’armoire 4. Consulté le 06 juillet 2022

Ces forgerons qui étaient les hommes des prestiges dans des villages, ont appris aux jeunes sans tenir compte de leurs origines (villages) les métiers. Ceux–ci à leurs tours ont aussi formés leurs descendants. L’artisanat est rependu au fil du temps dans la région de Yakoma. Malgré cette expansion artisanale à Yakoma, il y a des clans réputés pour la fabrication des armes à feu.

3. Evolution du fer et la fabrication des armes à feu des Ngbandi de Yakoma

Après la production artisanale des armes blanches (outils) en fer, les Ngbandi de Yakoma ont développé la fabrication artisanale des fusils de chasse (armes à feu), ensuite ils commençaient à fabriquer la marque calibre 12. Mais aujourd’hui, ils se sont distingués par la production artisanale de type revolver. Ces forgerons ont perfectionné l’art de fer et améliorer leurs talents. Selon les informations qui nous ont été livrées par les fabricants, ils insistaient sur le fait que : historiquement, les armes à feu chez les Ngbandi de Yakoma est une histoire de boy, c’est-à-dire, il y avait un monsieur Ngoga qui travaillait chez un blanc. A la fin de la mission de son patron, il lui laissa une arme comme don. Mais cette arme n’était plus fonctionnelle. Plusieurs jours plus tard, le boy (Ngoga) chercha comment réparer cette arme tout seul. Après plusieurs tentatives, il a réussi à l’arranger. Ensuite il alla plus loin, et commença à imiter chaque pièce que compose cette arme. Pour bien le faire, Ngoga se retira à Waso1 et perfectionna ce métier avec d’autres forgerons de l’île. En suite le clan Bila (Bira) se donna à l’apprentissage et d’autres villages suivaient. C’est ainsi que la fabrication des armes à feu s’est introduite progressivement dans le territoire de Yakoma. Au vu de cette évolution des techniques de fabrication locale, il était devenu, pour un amateur, impossible de détecter la différence entre les armes à feu fabriquées par les peuples Ngbandi de

Yakoma et les marques occidentales.
Comme explique Georges Berghezan, les armes légères et de petit calibre peuvent s’entendre comme : toute arme meurtrière portable à dos d’homme qui propulse ou lance des plombs, une balle ou un projectile par l’action d’un explosif, ou qui est conçue pour ce faire ou peut être aisément transformée à cette fin14. (BERGHEZAN, 2015 : 5).
Cette définition qui cadre avec celle des Nations-unies qui dit : « Les armes de petit calibre sont les armes individuelles, notamment : les revolvers et les pistolets à chargement automatique ; les fusils et les carabines ; les mitraillettes»15. (Nations Unies, 1997, p.2, Disponible sur : http://www.un.org/Depts/ddar/Firstcom/SGreport52/a52298.html. Consulté ce 3 mars 2023).

C’est exactement ce que les Ngbandi de Yakoma fabriquent. Les images ci-dessous nous illustreront davantage. Nous avons dit ci-haut, ces armes au départ ont été conçues et utilisées pour la chasse et après pour la protection bien qu’aujourd’hui d’autres usages y compris criminels, ne soient pas à exclure22 (BAHELLABY, KAS, 2016 : 36-47).

Figure n°6 : Arme artisanale Ngbandi de Yakoma
Source : photo prise dans un atelier de fabrication des armes à feu Nbgandi de Yakoma, à Yakoma le 24 février 2023.

Figure n° 7 : Le fer Ngbandi préparé pour la fabrication des armes à feu.
Source : Photo prise dans un atelier de fabrication des armes à feu ngbandi de Yakoma, à Yakoma le 24 Février 2023.

Figure n° 8 : Les armes à feu Ngbandi
Source : Photo prise dans un atelier de fabrication des armes à feu Nbgandi de Yakoma, à Yakoma le 24 Février 2023

Figure n° 9 : Les armes à feu Ngbandi
Source : Photo prise dans un atelier de fabrication des armes à feu Nbgandi de Yakoma, à Yakoma le 26 Février 2023.

3.1. Inconvénients

La fabrication artisanale des armes à feu Ngbandi a quelques conséquences. Dans la province du Nord Ubangi au fur et à mesure que ces productions et ces commercialisations continuent, nous assistons à une sorte de clientélisme entre les populations.
Vu les demandes de ces armes par les jeunes commerçants, les autorités locales mettent en place les mécanismes pour empêcher ces fabrications mais jusque-là sans succès. L’interdiction est toujours continuelle mais comme ces forgerons n’ont rien d’autres à faire comme activités, eux aussi à leur tour changent des méthodes pour contourner les services de l’Etat en place. Cette résistance a conduit à une expansion de ces fabrications c’est-à-dire, certains fabricants de ces armes à feu artisanal, préfèrent quitter Yakoma pour aller dans autres territoires pour leurs activités. Partout où ils passent, la population apprécie la marque et la vente s’intensifie. Le cas échéant est celui d’un fabricant arrêté à Gemena dans le Sud Ubangi1.

Conclusion et suggestions

Dès l’occupation de Yakoma par les Ngbandi, quelques clans se sont spécialisés dans ce travail de fer. Ces forgerons ou artisans grâce aux gisements de fer tiré à Tere, Gembele, Tanga Mboma au 18ème et 19ème siècle, le fer produit à Yakoma se diffusait dans le Nord-Ubangi, l’Uele, le Mbomu, au Sud du lac Tchad, etc. Ses outils répondaient aux besoins tels que la pêche, chasse, agriculture, esthétique, monnaie, instruments de musique etc. Ses vagues des forgerons /artisans ont à leur tour transmis ce savoir-faire à leurs successeurs sans tenir compte des clans. Cette même catégorie de la population de Yakoma a commencé à fabriquer des fusils de chasse, et cette production artisanale a atteint un certain degré de perfectionnement. Les artisans Ngbandi fabriquent aujourd’hui des fusils de chasse type calibre 12 et autres types (revolver) qui se vendent dans le Nord-Ubangi et les régions voisines. Cette industrie de fabrication ou production reste toujours artisanale. Il ne s’agit pas d’une industrie moderne.

Nous suggérons aux autorités de régulariser ce secteur artisanal le plus vite possible pour éviter le pire. Yakoma est aujourd’hui le territoire phare de la fabrication d’arme légère et petit calibre dans le grand Equateur en général et le Nord Ubangi en particulière.
Aux autorités de l’Institut des Musées Nationaux du Congo d’envoyer même un chercheur pour la récolte de ces armes à feu ngbandi de Yakoma afin de les sauvegarder. Sinon, cette belle et importante technique artisanale de ce coin du pays va disparaitre.
1 Gemena, chef-lieu de la province du Sud-Ubangi, où un fabricant des armes à feu artisanal renommé « Yakoma » est arrêté en flagrant de lit et montré à la RTNC 2 le mercredi 22 février 2023. A l’émission de la FARDC., voire aussi la radio Top Congo journal du mois de mai et du 19 juin 2023 à 6h.

Bibliographie

- NDAYWEL è Nziem, Nouvelle histoire du Congo des origines à la République Démocratique du Congo, Bruxelles ; Le Cri-Afrique éditions Histoire, 2012, 744 p.
- OMASOMBO, J, NGBAKPWA, L, GONZALO, D, République Démocratique du Congo, Nord-Ubangi, L’Etat-Zaïre englué dans l’identité ethnique de Mobutu, éd. Africamuseum(MRAC), Belgique, Tervuren 2019
- HEIJBOER ; B, « Esquisse d’histoire des migrations depuis le début du XVe Siècle », Aequatoriat, 10 (2), 1947.
- TANGHE, B., Histoire générale des migrations des peuples de l'Ubangi, dans Congo, 1938.
- VAN DER KERKEN, G., L'Ethnie Moneo. vol. I, Uvre I, Mémoire de l'IRCB, Sect. Des Sc. mor. et pol., XIII, 1, 1944.
- TSHIBANGU, D., Stratégies et besoins de santé dans la Sous-Région de l'Ubangi. Mémoire de Licence spéciale en Sante Publique, inédit, ULB, Ecole de Sante Publique, 1978.
- BEAUD, S., et WEBER, F. ”The focused interview and focus group: continuities and discontinuities’’, dans Public opinion, Quarterly, vol 51, 1987.
- NDOLETE GERENGBIA J.P, Mode de consommation et préservation de la biodiversité en RDC : des implications sur le développement durable dans la province du Nord Ubangi. Mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies, Université catholique du Congo, 2021.
- ANNAERT. J, Contribution à l'étude géographique de l'habitat et de l'habitation indigènes en milieu rural dans les provinces orientales et du Kivu. Bruxelles, Ac. roy. Sc. O. m., Mémoires, t. X, fasc. 3, 1960.
- MUMBANZA mwa BAWELE, J, « Les forgerons de la Ngiri: une élite artisanale parmi les pêcheurs », dans Enquête et Documents d'histoire afric0IKaine. N“ 4, 1980.
- NGBAKPWA TE MOBUSA, L, Histoire des Ngbandi du Haut-Ubangi (des origines à 1930), Tome I, Université Libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et lettres, Section d’Histoire, Dissertation présentée en vue de l'obtention du Grade de Docteur en Philosophie et Lettres, Bruxelles, 1992.
- BERGHEZAN, Georges, Armes artisanales en RDC : enquête au Bandundu et au Maniema, Note d’Analyse du GRIP, févier 2015.
- NATIONS UNIES, « Rapport du groupe d’experts gouvernementaux sur les armes légères et de petit calibre », Assemblée Générale des Nations Unies, A/52/298, 27 août 1997. Disponible sur :
http://www.un.org/Depts/ddar/Firstcom/SGreport52/a52298.html. Consulté ce 3 mars 2023.
- BAHELLABY, T, Fabrication et détention d’armes légères et de petits calibres en rdc : l’impératif d’une réforme législative, KAS, 2016, pp. 36-47.

 

Par Salomon KOYAMBUTU THOLASE, dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024