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Compte rendu : Pierre Halen et Sylvère Mondobari (dirs), Les littératures gabonaises et leur réception. Essai de bibliographie, Paris, Sépia, 2023, 238 p., Collection « Etudes Littéraires Africaines », no7

ISBN : 979-10-334-0611-2  EAN : 9791033406112

Sous l’égide de l’Association pour l’Etude des Littératures Africaines (APELA), un groupe de jeunes chercheurs vient de publier, aux Editions Sépia, un essai bibliographique consacré aux littératures du Gabon et à leur réception. Il a pour titre Les littératures du Gabon. Essai de bibliographie et ne saurait passer inaperçu dans les milieux des littératures du Sud.
Fruit d’un travail collectif mené pendant plusieurs années, cet important volume permet une radioscopie objective du corpus des oeuvres d’une littérature « nationale » d’Afrique subsaharienne. Tout en palliant ainsi l’absence d’un inventaire disponible, le livre se double d’un éclairage utile sur les travaux qui ont été consacré à cette littérature.

Là ne s’arrête pas le mérite du présent essai bibliographique. En tant que premier résultat d’un projet ambitieux de recherche, cette immense documentation jette les bases du second volet (en préparation) consistant en des études et analyses consacrées à la réception critique. Et comme les auteurs le précisent dans l’Introduction (p.19), « il était absolument nécessaire, en effet, de mieux connaître l’objet de cette réception, d’en prendre en quelque sorte toute la mesure - voire de pouvoir en prendre toutes les mesures, si l’on songe à des quantifications -, avant d’en analyser la diffusion, la reconnaissance et la visibilité relatives ».

Au total, un ouvrage de 238 pages comprenant les trois parties ci-après : OEuvres (pp.61-136), Réception (pp.137-203), et Généralités (pp.205-217). On imagine la somme d’efforts et d’énergie qu’il a fallu pour collecter, brasser et dépouiller une documentation aussi abondante, se déclinant en douze rubriques pour les oeuvres publiées, et onze rubriques en ce qui concerne la réception. Chaque rubrique a été élaborée sous la responsabilité d’un (e) chercheur (se).
C’est ainsi que, dans de la première partie consacrée aux OEuvres, la rubrique « La prose narrative en langue française (fiction) » a été supervisée par Melissa Mengue et la rubrique « Les nouvelles et les récits brefs » par Jessica Magnana. Fabiola Obame a supervisé quatre rubriques : « Le théâtre publié », « Les essais », « L’orature transcrite et adaptée » ainsi que « Les autobiographies, journaux intimes, correspondances et récits de voyage ». Merveilles Mouloungui a supervisé trois rubriques : « La poésie », « Les ouvrages destinés à l’enfance et à la jeunesse » de même que « Les albums illustrés pour le public général et les bandes dessinées ». Enfin, Laure Ngadi Maïssa a supervisé les trois dernières rubriques : « Le Gabon dans la littérature étrangère, récits de voyage et d’aventure ainsi que les Mémoires », « Les oeuvres traduites [en anglais, espagnol, portugais, roumain, arabe] », « Les oeuvres littéraires gabonaises publiées en langue étrangère autre que le français [et dont le texte antérieur en français n’a pas été retrouvé] ».

Pourquoi commencer par le Gabon ? Parmi les littératures des pays africains d’expression française, qu’est-ce donc qui a poussé le Laboratoire « Ecritures » de l’Université de Lorraine à fixer son choix sur les littératures du Gabon ? Nous invitons le lecteur à découvrir les considérations pertinentes que les auteurs passent en revue (p.19-35), analysant objectivement les diverses représentations et prises de position à l’égard de la visibilité de cette littérature qui, somme toute, se révèle étonnamment abondante et d’une richesse évidente.
Dans cet ordre d’idée, il nous semble important de signaler l’utilité de l’apport de cette publication, utilité que les auteurs n’ont pas manqué de souligner (p.56) : « Nous espérons ainsi avoir réuni un bon nombre de matériaux à même de nourrir, à partir de l’étude du cas gabonais et de la réception universitaire de ses littératures, c’est-à-dire d’un cas essentiellement francophone, une réflexion plus large au sujet de la réception des littératures africaines et de leur fonctionnement en général… ».

L’avertissement (p.11-16) consacré à l’usage des noms des auteurs du Gabon n’est pas sans rappeler les problèmes du même ordre surgissant quant à l’emploi des noms et surtout des « postnoms » des auteurs de la République Démocratique du Congo : une certaine confusion est déplorée lorsque les « postnoms » sont parfois utilisés comme des prénoms.
Au reste, les chercheurs seront particulièrement heureux de retrouver, dans la base de données mukanda.fr, tous les éléments consignés dans cet ouvrage.

Gabriel Sumaili Ngaye-Lussa

Par Sumaili Ngaye-Lussa Gabriel , dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024