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EDITORIAL

A la croisée des chemins

A l’occasion de la sixième année de son existence, la Revue Interdiscipli-naire Francophone (RIFRA) est heureuse à la fois et fière d’offrir au public son douzième numéro de ce volume VI.
Pour rappel, la Revue Interdisciplinaire Francophone est une revue du Département des Lettres et Civilisation Françaises lancée en juin 2019 dans un contexte précis et qui paraît deux fois l’an.

RIFRA a pour vocation de publier des résultats de recherche en langue française essentiellement, mais aussi, le cas échéant, dans d’autres langues. Animée par un Comité de rédaction mis en place par le Département, RIFRA dispose sur quatre continents, d’un Comité scientifique constitué d’éminents professeurs sélectionnés en raison de la qualité de leurs recherches.
Tant dans le processus d’ouverture au monde moderne et à ses réalités ir-réversibles que dans la consistance de son contenu, le présent numéro 12 du volume VI vient ainsi confirmer le reflet d’une maturité déjà atteinte l’an dernier lors du Vème anniversaire.
C’est dire que les dix rubriques du présent numéro se présentent en une charpente solide et de plus en plus enrichissante.

En Sciences du langage, Charles Nkuanga Dida scrute le lexique français courant d’origine scientifique et montre par quels mécanismes il s’insère dans le discours en lingala de Kinshasa.
Pour sa part, Blaise Bulele Kwakombe présente les résultats de son en-quête menée sur l’usage des langues par les locuteurs oeuvrant dans les deux Facultés voisines de l’Université de Kinshasa : celle de Droit et celle des Lettres et Sciences Humaines.
Alain Ishamalangenge Nyimilongo livre les conclusions d’une autre en-quête sociolinguistique prenant pour cible les agents administratifs de l’Assemblée Nationale et qui analyse leurs pratiques langagières sur les lieux de service.

Enfin, le doctorant Donat Ngoyaya Bepongo a observé l’usage du voca-bulaire politique pendant la période électorale de 2018 dans le territoire d’Ilebo et il en effectue l’analyse lexico-sémantique.
En littérature congolaise et africaine, un autre doctorant, Simon-Pierre Kalva Mwene Mubambi, décortique la typicité temporelle et montre com-ment elle s’exprime à travers la plume de l’écrivain Mbuyu Mukalayi dans son roman Sueurs froides.

Et Gédéon Etayi Damase choisit d’analyser le paratexte du célèbre roman Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kurouma.
Les Sciences de l’information et de la Communication ne sont point en reste : trois auteurs, Jonathan Omangelo W’Omangelo, Jaimie Lufuta Ngalu-la et Nathalie Mufuta Kembo s’engagent avec bonheur dans la voie de re-penser la communication engageante pour la prévention des déviances so-ciales en RDCongo, voie qui permet d’analyser l’approche du groupe G 24.
En Droit, un véritable problème de société est abordé par Christophe Koyoronwa Gwalo, qui rétablit sans complaisance l’arrière-plan explicatif du retour des Congolais vers la polygamie.

Dans le domaine de l’Économie et gestion, Yvon Ulama Ngombo dé-montre, à partir du flux de trésorerie des entreprises, en l’occurrence la Ré-gideso et la Snel, que cet outil précieux d’appréciation de la situation finan-cière et de la performance peut utilement aider à la prise de décisions.
En Économie encore, Louis Divin Bop'A Mbekhy et Prosper Kopangana Mikuepy, se focalisant sur une structure de microcrédit, la COOPECAM (Coopérative d'épargne et de crédits autogérée de Mweka), en montrent les spécificités tant au niveau économique qu'au niveau social.
Plusieurs contributions recouvrent le domaine de la Culture : première-ment, le syncrétisme religieux intéresse Joseph Musiki Kupenza, qui se penche sur la chanson bien connue Testament ya Bowule de Simaro Lutumba Ndomanueno.
Deuxièmement, Jean-Emmanuel Tshibangu Tshiapota traite du rôle du matriarcat africain vu à travers l’usage des couvercles à proverbes par les femmes woyo du Mayumbe.
Raphael Gawaya Galume nous introduit dans un monde très peu connu des Kinois, celui de l’archéologie : quelle est, se demande-t-il, la perception de l’archéologie par la population kinoise ?

Toussaint Hosila Nzemba aborde la problématique de l’appropriation de la culture de visites des musées par le Kinois, visites qui se heurtent à toute une série de défis.
Enfin, Jean Kabitshwa Ngun propose des solutions pour faire participer pleinement l’Institut des Musées Nationaux du Congo au processus de paix en RDCongo.

Dans le domaine des Sciences et Techniques Documentaires, Nicolas Kayembe Tshibamba se penche sur le domaine des archives et des archi-vistes avec le questionnement suivant : comment gérer le flux d’informations organiques, qui en réalité, véhicule la sagesse de la veille archivistique en République Démocratique du Congo.
Ces articles sont suivis de la Chronique littéraire tenue par Blaise Hergy Nlandu et couvrant la grande rentrée littéraire de septembre 2024 à Kinsha-sa.

Cinq Comptes rendus clôturent ce volume, que présente Gabriel Sumaili Ngaye-Lussa, qui a lu pour les lecteurs de RIFRA les cinq ouvrages des au-teurs ci-dessous :
- Pierre Halen (essai),
- Emmanuel Locha Mateso (essai)
- Noëlla Katham Ntela (roman),
- J.J. Bola (roman),
- Daniel Delas et Jean Derive (essai).

Nous ne pouvons que réitérer la disponibilité de la Revue Interdiscipli-naire Francophone (RIFRA) qui, en cette croisée des chemins, demeure et demeurera toujours à la disposition des chercheurs, pour leur apporter un plus à la visibilité des résultats de leurs travaux de recherche.

Kinshasa, le 28 novembre 2024

Gabriel SUMAILI NGAYE-LUSSA,
Directeur de la publication
Professeur Ordinaire à l’Université de Kinshasa
 

Par Sumaili Ngaye-Lussa Gabriel , dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024