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Compte rendu : Joseph Roger Manzanza Kindulu et Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa, Dirigeants et notabilités en République Démocratique du Congo, MBB Editions, 2022, 273 p.

ISBN : 978-2-931231-00-5

En 1986, paraissait le premier Who’s Who en République Démocratique du Congo (à l’époque le Zaïre), dû à la plume de deux auteurs, Mabi Mulumba et J.-M. Mutamba Makombo (Kinshasa, Editions du Centre des Recherches Pédagogiques), sous le titre de Cadres et dirigeants du Zaïre-qui sont-ils ? Dictionnaire biographique (539 pages).
Un an après, soit en 1987, l’ambassadeur Kimbulu Moyanso wa Lokwa prenait soin de publier, à son tour, Who’s Who in Zaïre-Dictionnaire biographique (Bruxelles, New fashion media, 258 pages).

Ces deux ouvrages contenaient d’importantes données concernant bon nombre de personnalités ; ils constituaient ainsi l’incontournable outil de travail pour quiconque, en RD. Congo ou ailleurs dans le monde, désirait obtenir les éléments d’information sur ceux qui tenaient les rênes de ce vaste pays au coeur de l’Afrique. C’était sous le régime du maréchal Mobutu Sese Seko et le Mouvement Populaire de la Révolution (parti-Etat).

Pour la période suivante, l’historien Dieudonné Motingia Agbumana a apporté de très précieuses contributions à la connaissance des figures de ce pays, à travers ses nombreuses publications, parmi lesquelles nous mentionnons Dictionnaire des personnalités (Kinshasa, 2003, 2004, 2005) et Dictionnaire biographique des cadres : de l’Etat indépendant du Congo (EIC)/Congo belge/Congo-Zaïre/Congo Etat indépendant (Kinshasa, 2006, 2007, 2009).
Pour cette même période, Jean Omasombo et Erik Kennes ont publié RDC : Biographies des acteurs de la Transition (juin 2003-juin 2006), Kinshasa, CEP ; Tervuren, MRAC ; Lubumbashi, CERDAC, 2006, 263 pages). Cette période s’est caractérisée par
Par la suite, le relais sera pris par deux autres auteurs, qui, au travers de trois ouvrages édités successivement en 2005, 2009 et 2022, baliseront le parcours des personnalités congolaises depuis 2005 jusqu’à ce jour, Il s’agit de deux journalistes de l’Agence Congolaise de Presse (ACP), Bureau de Bruxelles, Joseph Roger Mazanza Kindulu et Jean-Cornelis Nlandu-Tsasa, lesquels s’attachent à suivre le renouvellement de la classe dirigeante.

Leur premier ouvrage de 2005, intitulé Les nouveaux cadres congolais –Figures d’aujourd’hui et de demain (Paris, L’Harmattan, 326 pages), a vu le jour dans un contexte particulier : le pays venait de sortir de la guerre d’agression de 1998 et, à la suite de l’Accord global et inclusif (Accord de Pretoria), de nouvelles institutions étaient mises en place. De nouvelles figures ne pouvaient qu’apparaître sur la scène, issues de ce qui a été appelé à l’époque « composantes » et « entités ».
En 2009, les deux auteurs ont publié Les cadres congolais de la 3ème république avec une préface d’André Yoka Lye Mudaba (Paris, L’Harmattan, 265 pages, Collection « Etudes africaines »).

De l’analyse des biographies qu’ils ont recensées, Mabi Mulumba et Mutamba Makombo, auteurs de Cadres et Dirigeants au Zaïre, qui sont-ils ? (« Avant-Propos, p.10) ont observé un certain nombre de traits, par rapport notamment :
- à l’âge des dirigeants, alors que les leaders de 1960 étaient lus jeunes ;
- à la génération aux affaires, qui était partiellement constituée de descendants des leaders de l’indépendance ;
- au niveau d’instruction et d’ouverture au monde contrastant avec la situation de 1960 ;
- à l’accès de la femme aux affaires ;
- à la mobilité professionnelle, avec l’enseignement comme voie de passage.
- Manzanza Kindulu et Nlandu-Tsasa, auteurs du présent ouvrage, relèvent, quant à eux, au moins deux traits principaux. Ils observent, d’abord, que « les élections générales de décembre 2018 ont occasionné l’avènement de nouvelles figures dans les institutions nationales y apportant un vent de fraîcheur par le rajeunissement des hommes et des femmes appelés à gérer la chose publique. » (« Avant-Propos », p.12).

Ensuite, ils constatent que la classe politique n’a plus l’apanage de fournir les notabilités :
« Cependant, comme on peut s’en rendre compte, les cadres ne viennent pas uniquement du paysage politique. Ils sont professeurs d’université, médecins, ingénieurs, économistes, avocats, fonctionnaires, journalistes, philosophes, hommes d’Eglise, architectes, syndicalistes, opérateurs économiques, patrons d’entreprise, magistrats, etc. Ils ces innombrables hommes et femmes qui, commis aux responsabilités, procurent à un pays les moyens et les outils pour émerger et atteindre ses objectifs de développement. » (« Avant-Propos », p.12).

Le livre Dirigeants et notabilités en République Démocratique du Congo se démarque par la richesse de son contenu : au total 773 personnalités recensées, dont 189 femmes, soit près de 25% de l’ensemble.
Il est vrai que par rapport aux exigences fixées par la Constitution de 2006 (la parité homme-femme) l’on est encore bien loin du compte ; et la représentativité des Congolaises, singulièrement leur accession aux instances de décision, interpelle encore le pouvoir public.
S’agissant des personnalités féminines, nous signalons l’existence de l’excellent Répertoire des Femmes ressources en RD. Congo à l’intention des médias, publié à Kinshasa par l’Union congolaise des femmes de médias (www.ucofem.org), et mis périodiquement à jour. La troisième édition date de 2017 et compte 340 pages ; elle reprend, à travers toutes les 26 provinces, secteur d’activité par secteur d’activité, les noms et qualifications de ces femmes ressources.

Gabriel Sumaili Ngaye-Lussa

Par Sumaili Ngaye-Lussa Gabriel , dans RIFRA, Presses Universitaires de Kinshasa, 2024